C'est l'histoire de trois adolescents d'un village du jura : l'un est fils de famille, l'autre est fils de l'épicier du village et le troisième est apprenti plombier. Ils rêvent de plus grand, de mieux pour leur existence et pour y arriver ils commettent de petits larcins dans les fermes avoisinantes jusqu'au jour où ils décident de frapper un grand coup en volant le portefeuille de la mère Vintard qui habite la ferme de Malataverne...
C'est aussi l'histoire du passage à l'âge adulte, des choix de vie, de conscience, du bien et du mal, de l'honneur...
Ce livre bien qu'écrit en 1960 est d'une actualité qui fait peur. Le désespoir des jeunes qui agissent en bande pour gagner un peu plus vite des rêves que la vie normale leur interdit d'envisager et qui sont prêts à emprunter n'importe quel chemin. Les adultes qui ne voient pas ce qui se trame sous leur nez trop pris par leur vie misérable, dure, alcoolique ou juste occupée.
Il n'y a aucun jugement de valeur, juste une histoire qui se déroule sous nos yeux au fil des mots. Des mots qu'on voudrait retenir pour ne pas lire des évènements prévisibles et tragiques, comme dans les cauchemars quand on sait qu'il ne faut surtout pas aller plus loin, ni faire un pas de plus mais qu'on continue quand même inexorablement...
J'ai adoré le style de Bernard Clavel qui m'a donné l'impression de lire une rivière de mots qui coulaient de moi, entre mes mains, que j'avais du mal à retenir et qui m'emportaient dans leur courant.
Pour couronner le tout, je l'ai lu au fin fond de ma campagne aussi quasi-désertique que celle décrite dans le livre, le soir, les pieds devant la cheminée, avec les aboiements de chiens qui se répondent de loin en loin dans la nuit bien noire...
Vraiment un grand grand moment !
A bientôt !
La Papote