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Combien de temps durera le nouveau gouvernement pro-syrien formé par le premier Ministre Najib Mikati ? Paradoxe du Levant : d’un côté, le pouvoir à Damas s’enfonce dans une répression sanglante, sans retour en arrière possible. Signe incontestable : Bachar s’en est pris à son tout-premier cercle, son cousin Rami Makhlouf obligé, selon des sources officielles, de verser une partie de ses biens à des œuvres caritatives alors que lui et d’autres fils de dignitaires -celui par exemple de l’ancien Ministre de la défense Moustafa Tlass- contrôlent une part essentielle des grands contrats de compagnies étrangères en Syrie. Gagnée par la contestation, la ville d’Alep, symbole d’une bourgeoisie plutôt favorable à Damas, témoigne par ailleurs d’un irrémédiable processus de décomposition du pouvoir syrien. « Alep une fois touché, prédisait un spécialiste onusien de la Syrie en mai dernier, le régime tombera rapidement ». D’un autre côté, un gouvernement libanais voit le jour après cinq mois d’interminables négociations sur la distribution des portefeuilles ministériels : une équipe verrouillée autour d’une majorité favorable au Hezbollah et au Mouvement patriotique libre du général Michel Aoun. Malgré la désignation d’un ministre « neutre » à l’intérieur, le président Michel Sleiman n’a pas été, semble-t-il, en mesure de s’opposer efficacement aux exigences de la milice chiite et des « suggestions » du pouvoir syrien. C’est dire les interrogations qui pèsent sur les futures décisions et actions de ce gouvernement.
Questionnement doublé d’inquiétudes après les premières déclarations de la milice pro-iranienne : « Une nouvelle phase politique marquée par de nouveaux défis » et la « nécessité de nouvelles orientations politiques et une gestion différente des affaires ». Sans omettre l’articulation fondamentale de la stratégie de défense du Hezbollah fondée sur « l’équation peuple libanais, armée et résistance ». Des propos qui contredisent les formules vaguement rassurantes prononcées le même jour par Najib Mikati: « Le Liban ne basculera pas dans le camp radical ». Déjà, le Ministre de la culture et partisan du général Aoun, Gaby Layoun, prépare le terrain pour une remise en cause du Tribunal Spécial pour le Liban dont l’acte d’accusation pourrait être publié avant l’été : « le STL ne recherche pas la justice », a-t-il expliqué vendredi 17 mai, « mais est un instrument politisé destiné à achever un objectif jamais atteint par la diplomatie ou l’emploi de la force par Israël ». Avant de préciser : « le nouveau Conseil des ministres aura à cœur de protéger les armes du Hezbollah ». Une ligne en complète opposition avec plusieurs résolutions des Nations Unis.
Le Liban et les Libanais doivent donc se préparer à vivre des jours sombres : des sources sécuritaires mentionnent du bout des lèvres les risques d’enlèvement de personnalités occidentales à l’image du kidnapping, dans la vallée de la Bekaa, de deux diplomates néerlandais conduits en Syrie avant d’être relâchés. Des heurts violents entre partisans et opposants au régime syrien ont éclaté à Tripoli faisant plusieurs morts. Sans parler de l’existence de menaces d’attentat contre l’ancien premier Ministre Saad Hariri, averti par des services étrangers d’une « phase opérationnelle finale de surveillance rapprochée », prélude au passage à l’acte terroriste. Menaces suffisamment prises au sérieux par les autorités françaises pour que le Quai d’Orsay, en général peu coutumier de commentaires spéculatifs, évoque la « priorité » diplomatique de protéger le fils de celui qui fut assassiné le 14 février 2005.
Soutenu par le Hezbollah et par l’Iran, la pouvoir syrien a donc choisi la « carte libanaise » comme ultime recours dans sa stratégie de salut. Si d’autres accusations d’exactions sur des civils venaient s’ajouter aux graves témoignages déjà recueillis par les experts de l’ONU à la frontière turco-syrienne -un récent document cité par le quotidien « Al-Syassa » et transmis à l’ONU prouverait l’existence de « cadavres de rebelles calcinés dans des fosses communes » - Beyrouth sera bien en peine pour défendre un régime devenu indéfendable.
Le palais Borromée sur Isola Bella, en Italie....
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Tandis que la contestation gagne la ville -bourgeoise et symbolique- d’Alep et que Damas s’enfonc...