C’est au moyen-âge, que nos racines spirituelles s’organisent… Et, cela se construit grâce à la traduction en latin des ouvrages arabes ayant trait à la pensée d’Aristote et à celle de ses commentateurs comme Avicenne, Averroès ou Maïmonide.
L’harmonisation de la pensée des Pères de l’Eglise avec cette nouvelle méthode de pensée, appelée dialectique, va alimenter la réflexion de l’Eglise jusqu’au Concile de Trente ( XVIème s. )°
Auparavant : Le plus haut degré de réel est pour Platon : ce que nous pensons grâce à notre raison ; et pour Aristote, ce que nous percevons. Pour Aristote, Platon reste prisonnier d'une vision mythique où l'homme projette ses représentations et les substitue au monde réel.
Ensuite, Les Néoplatoniciens, avec Plotin (205-270) propose une théorie du salut concurrente de celle de la chrétienté : il y a deux pôles. La lumière divine (où se trouve l’âme) et l’obscurité totale (où se trouve la matière). Mais cette dernière n’a pas d’existence, il s’agit juste d’une absence de lumière. Au plus loin de la lumière divine se trouvent la pierre, l’eau et la terre.
La confrontation entre religions révélées et tradition philosophique grecque remonte à Philon d'Alexandrie et aux Pères de l'Eglise et s'intensifia en climat islamique à partir du IXème siècle après J.-C.
En 380, le christianisme devient la religion officielle de l’empire romain
En 395, l’empire se scinde entre Rome, la capitale de l’occident romain inspirée par le néoplatonisme (du moins jusqu'à ce que Saint Thomas d'Aquin réintroduise Aristote), Constantinople, la capitale de l’orient qui parle grec (début du moyen âge byzantin) et le Moyen Orient et le Maghreb qui annexent Alexandrie où se développera par la suite l’Islam et qui est inspiré par Aristote (les sciences naturelles…).
C'est Averroes, 1126-1198, le musulman, qui, en approfondissant le rationalisme d'Aristote dans ses commentaires très denses, a créé les nouvelles conditions intellectuelles dont Maimonide pour les juifs, saint Thomas d'Aquin pour les catholiques, ont tiré profit pour élaborer des systèmes théologiques qui ne sont pas entièrement périmés de nos jours.
Maïmonide, 1135-1204, le juif se réclame expressément du philosophe musulman al-Fârâbi (878-950) et, s'il émet certaines réserves sur Ibn Sina (Avicenne, 980-1037), il le respecte. Il reconnaît sa dette envers Averroès qui, récapitulant quatre siècles de recherche menée par les Arabo-musulmans, porte la philosophie aristotélicienne à l'expression la plus fidèle qui soit au XIIème siècle.
1149 fut une année charnière dans l’Histoire du judaïsme, de l’islam et de la chrétienté, c’est la fin d’une époque où les trois monothéismes ont vécu ensemble. En 1149, l’islam a chassé définitivement les Juifs et les Chrétiens. Cette année décisive fut aussi le premier signe du grand déclin qu’allait amorcer l’islam.
Saint Thomas d’Aquin (1225-1274) a « christianisé » Aristote dans sa relecture. L’influence aristotélicienne grandit par l’influence des arabes. On s’intéresse de nouveau aux sciences naturelles. Il reprend Aristote partout où il n’est pas en contradiction avec la religion. Il existe deux chemins : la foi, la révélation (chemin le plus sûr) et la raison. Il n’existe qu’une seule vérité même s’il peut y avoir plusieurs représentations. (Aristote : il existe une cause première).