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En fait, Zola... c'est sympa !

Publié le 21 juin 2011 par Paumadou

J'ai toujours eu un a priori sur Zola. C'est idiot, je sais, mais pour moi, Zola c'était le misérabilisme le plus crasse, la pauvreté, le réalisme.

Ok, vous me parlez réalisme et je vois... Courbet. Je n'aime pas la peinture de Courbet. Je peux lui accorder tous les talents, toutes les audaces et toutes les innovations qu'il a introduit en peinture, il reste que je n'aime pas ce qu'il fait. trop noir, trop sombre, trop... réaliste. Je n'ai pas d'autre mot pour désigner ça. Courbet est l'incarnation du réalisme en peinture, je n'aime pas Courbet, je n'aime donc pas le réalisme.

Et par association d'idée, les livres d'Emile Zola.

Pour moi, Zola c'est Germinal (je n'ai pas lu, je n'ai pas vu le film non plus), et cette image des Corons au Nord et la pauvreté, et les mines... Bref, l'image que les étrangers ont de ma région (mince, les mines ont fermées, il y a 20 ans quand même !) ou alors les ouvriers ivrognes...

Bref, pour moi, Zola c'était l'image que tout le monde en a sans l'avoir lu. Pourtant le seul que j'ai lu au lycée (n'ayant pas fait hypokhagne comme mon homme, je ne me suis pas farcie tous les "classiques à connaître sur le bout des doigts" pendant mes études), le seul donc, c'était Pot-Bouille et j'avais aimé.

Mais après avoir réussi à me remettre à Au Bonheur des Dames, j'ai eu envie d'en lire plus... et j'ai découvert un auteur que j'aime. Oui : j'aime sa manière d'écrire (bon j'avoue que certaines descriptions trop poussées me gavent, mais fallait bien un truc que je n'aime pas), j'aime ses personnages qui sont humains : qui aiment, qui se vexent, qui ont des fiertés, des ambitions, des chagrins... comme n'importe qui ! Parce que Zola en fait c'est lumineux !

Oui, d'accord, la description de Paris avant Haussmann est nauséabonde, glauque, sombre... Mais c'est parce qu'elle était comme ça. Là, j'ai lu La Conquête de Plassans et je me suis attendrie sur ce pauvre Mouret, sur son jardin qu'il aime, sur cette ambiance douce et chaude de la vie tranquille en province. Même s'il se passe autre chose, même si ce n'est pas "calme"... Et j'ai aimé.

Je ne lis pas les Rougon-Macquart dans l'ordre. Je ne sais pas pourquoi. Je pioche ici et là. Germinal ne me tente toujours pas. L'Assommoir et La Bête humaine non plus. J'ai lu Son Excellence Eugène Rougon, avec une analyse politique qui est vraiment d'actualité où se mêle scandale d'alcôves, religions et ce besoin de dominer, de pouvoir, de puissance qui exalte les "grands hommes"... en tout cas, les politiques. Je pense après passer à La Faute de l'abbé Mouret, pour retourner faire un tour dans le sud de la France et la nature chaude comme un tableau de Cézanne (je vous l'ai dit, c'était un ami de Zola... et on sent qu'ils viennent du même sud plein de lumière et de couleurs chaudes)

Pour résumer, les romans de Zola, je les croyais comme ça :

En fait, Zola... c'est sympa !
Paysans revenant du marché - Courbet

Alors qu'en fait, ils ressemblent plutôt à ça :

En fait, Zola... c'est sympa !
En fait, Zola... c'est sympa !


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