Je me suis lancé dans l’écriture des 7 Sages avec l’enthousiasme d’un ignorant, l’insouciance d’un enthousiaste et la clairvoyance d’un randonneur du dimanche au pied de l’Everest.
Pendant une année entière, j’ai écrit pour écrire, sans savoir où ces longues sessions de torture mentale me mèneraient. Je me suis aventuré sur des sentiers sans issues, égaré dans des détours inutiles. J’ai opéré plusieurs volte-faces. Je me suis perdu. J’ai bondi pour mieux retomber, la tête la première, dans les travers de mon manuscrit.
L’apprentissage de l’écriture est brutal.
Puis un jour, un samedi matin, après 3 heures de scribouillage plutôt médiocre, j’ai franchi un palier. Pour une raison qui m’échappe encore aujourd’hui, mon roman venait de prendre vie. Je pouvais désormais sentir son pouls. Un pouls faible, mais constant.
La Force avait décidé que mon histoire, bonne ou mauvaise, méritait d’exister.
Je me rappel parfaitement de cet instant. Écrire un roman n’était plus un rêve, mais une réalité.
Avant même la fin de la rédaction de ma première version, un nouveau rêve s’est immiscée dans le cycle infernal de mes pensées. Le rêve que mon roman soit un jour édité, publié et vendu dans libraires.
Un peu contre mon gré, mon rêve est devenu mon but. L’écriture ne consistait plus en une poursuite du bonheur, mais en une lente épopée vers une destination quasi-mystique.
L’ambitieuse conquête d’un sommet intellectuellement inaccessible.
A coup de 500 mots par jour.
Aujourd’hui, je me retrouve au pied de cette même montagne.