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Tête de la musique bis repetitat

Publié le 22 juin 2011 par Elb
Le 22 juin est un jour où j'ai mal à la tête.
C'est ainsi, annuellement, cruellement.
Pour fêter l'été, à moins que vous ayez la chance d'être sourd, ou exilé dans les montagnes, vous n'avez pu louper que chacun voulait y aller de sa petite partition.
Les cons sont bruyants en général. Un con silencieux, c'est suffisamment rare pour être souligné.
Et comme pour la fête de la musique tous les débiles ont le droit de s'improviser DJ, ça fait du bruit.
Car il y a un paquet de beaux débiles décidément. Des centaines de milliers de décibels.
Sur le coup de trois heures trente du mat, après 54 268 boums à un rythme de trois boums toutes les secondes en moyenne, j'avais envie de flinguer le gars avec sa sono dans la rue.
Et de lui faire bouffer ses oreilles dans le même tempo.
Je l'observais à travers les persiennes.
Il était ravi, les acouphènes probablement confits au cérumen. C'était son heure de gloire, pointant régulièrement le doigt vers Dieu pour le prendre à témoin, enchaînant des morceaux tellement nuls que même Hadopi ne veut pas en entendre parler.
Quelques groupies éparses gigotaient devant lui, quatre ou cinq sans but fixe accompagné de clébards, titubaient à coté.
Pathétique, mais presque comme dirait l'autre.
Si il savait que derrière mon volet, j'ai monté et démonté 23 fois le fusil de chasse de mon grand-père...
Que j'ai bavé de luxure en introduisant avec un plaisir pervers les cartouches dans les canons.
Que je frissonnais de désir au bruit du canon qui claquait en se refermant, comme un coup de fouet sur une croupe cambrée.
Que j'ai eu d'horribles pensées inconfessables en caressant lentement la crosse, suivant ses contours les plus intimes.
Il aurait moins fait le malin.
J'ai fantasmé un long moment dans la pénombre, le souffle court, l'oeil vitreux, m'imaginant oeuvrer pour le patrimoine de la musique française en l'assassinant en ce jour symbolique.
Lui offrant par la même occasion, grâce à sa mort violente, une postérité qu'il n'aurait jamais atteint de son vivant...
Mais non, pas envie de me retrouver au violon non plus.

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