Un roman abandonné (extrait)

Publié le 24 juin 2011 par Paumadou

Voici un extrait d'un roman commencé l'année dernière pendant mes vacances, et abandonné dès que je suis rentrée à la maison. Je ne sais pas si je le finirais un jour ou non... Peut-être que pendant les vacances, il m'inspirera à nouveau, qui sait ? (C'est brut de décoffrage, donc soyez pas regardant sur les fautes... et encore une Agathe... je sais pas ce que ce prénom m'a fait, mais je le vois partout !!!!)

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Changer le monde, changer les choses avec des bouquets de roses...

Comment avais-je pu vivre cinq ans avec une totale étrangère ? J'avais beau connaître cette femme depuis des années, elle ne se ressemblait plus. Mais alors plus du tout. La musique continuait à vous rompre les tympans.

La guerre au vent ! L'amour devant grâce à des fleurs des champs...

Je regardais Agathe d'un oeil effaré. Elle conduisait presque en zigzaguant, emportée par les paroles qu'elle connaissait par cœur, et le rythme de la chanson. Je me tenais au tableau de bord, ce qui était stupide. Si nous avions un accident, l'airbag m'écraserait les bras avant que je ne puisse réagir. Où alors je l'empêcherais de se déployer correctement et je mourrais. Entre les bras cassés et la mort douloureuse, je ne savais pas trop que choisir.

« Ça va ? T'as l'air tendu ? »

Évidemment. Je n'étais pas un adepte de l'adage qui associe la mort et la femme en voiture, mais je remerciais le ciel qu'il n'y ait pas de virage sur l'autoroute. Au moins, elle respectait la limitation de vitesse. Un peu trop. Nous étions seulement à 90.

« Tu préfèrerais pas que je conduise ? » demandais-je à mi-voix.

Elle éclata de rire.

« On en reparlera quand tu auras ton permis, ok ? Mais on peut s'arrêter un moment si t'as envie de vomir... »

J'acquiesçai. Je sentis immédiatement le sang quitter mon visage quand elle recommença à entonner à pleine voix le refrain. Mais elle avait dû remarquer mon angoisse et se contentait désormais de tapoter en rythme sur le volant, sans plus le faire dévier d'un pouce. L'aire de repos la plus proche était, à mon avis, bien trop loin.

***

Les fines particules fraîches d'oxygène et d'azote entraient dans mon corps, lui redonnant vie petit à petit. Agathe m'attendait, à quelques mètres de là, contre la portière arrière de la voiture. Impatiente. Elle avait ce geste que je lui connaissais depuis longtemps, les bras croisés sur la poitrine, sa main droite portée à sa bouche. Réflexe encore présent de l'époque où elle fumait. Désormais, elle se vengeait sur ses ongles. Elle tapotait également du pied gauche sur l'asphalte.

« Excuse-moi...
- Oh, ne t'en fais pas ! Mais je ne savais pas que tu étais malade en voiture. »

Je m'essuyais la bouche une dernière fois après l'avoir rincé au robinet automatique de la petite cahute de béton abritant les sanitaires, loin d'être bondés. Un couple de retraités s'était arrêté, mais, la femme ayant inspecté très rapidement l'intérieur des commodités et en étant ressortie avec une moue horrifiée, avaient fichu le camp à vitesse grand V en marmonnant quelques mots dans une langue étrange – du néerlandais selon Agathe. Les toilettes à la turque ne devaient pas lui convenir.

« Je suis désolé... Je pensais que ça m'était passé. J'ai pas eu ce genre de malaise depuis mes 9 ans.
- Ça revient parfois avec le stress. Pourtant je roulais pas vite. »

En remontant dans le véhicule, elle me tendit une barre de chocolat. Je la refusai poliment, n'ayant pas vraiment l'idée d'associer le goût douçâtre que j'avais dans la bouche à celui d'un mélange de chocolat grand cru. Elle ne lésinait jamais sur la qualité de certains produits.

« Comme tu veux, mais il vaut mieux avoir quelque chose dans l'estomac dans ces cas-là. »

Elle démarra, lançant l'aération et orientant les grilles dans ma direction. L'air frais me faisait du bien. Je fixais la route qui s'étendait devant nous. Longue et sans presque aucun autre véhicule. Quelques camions roulaient malgré le fait que nous soyons un week-end, mais le temps gris semblait avoir découragé les autres automobilistes de se rendre sur la côte.

« Tu sais ce qui te ferait du bien ? Ce serait de te concentrer sur autre chose. Chante à pleine voix par exemple, ça va te faire du bien !
- Euh, je ne crois pas... Je crois que je préfèrerais dormir un peu. »

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