Déblocage de la participation : pour quoi faire ?
Publié le 13 février 2008 par Kesjendi
En permettant aux salariés de débloquer par anticipation jusqu’à 10 000 euros sur leur participation aux bénéfices, sans payer d’impôts ni de charges sociales dessus, le gouvernement espère 10 à 12 milliards d’euros injectés dans le circuit économique. Si, comme en 2004 et 2005, ce surplus de liquidités se tourne vers d’autres types d’épargne ou vers des équipements importés (principalement informatique et équipements multimédia), l’efficacité du dispositif risque de s’en trouver limitée. D’autant qu’à force de débloquer, certains risquent bien de se retrouver avec plus grand chose à un moment ou l’autre. C’est typiquement le genre de mesure qu’on met en place quand on a pas d’autre idée, pour gagner du temps et au cas où pour voir. Structurellement, à part vider le mince bas de laine de quelques salariés, quels résultats attendre de ce dispositif ? Si on cessait de masquer la réalité derrière cette construction idéologique qu’est devenu le terme pouvoir d’achat ? La réalité c’est le
salaire, ce n’est pas un empilement de dispositifs (heures supplémentaires défiscalisées, rachat de jours de RTT, travail le dimanche ou déblocage de participation) qui viendrait ponctuellement, et au bon vouloir des décideurs, compléter ce sur quoi se basent bon nombre d’interlocuteurs pour prendre des décisions (banquiers, bailleurs).
Le pouvoir d’achat n’est qu’une subtilité linguistique employée pour détourner l’attention de la nature de ce qui est perçu par le salarié, pour ne prendre en compte que le montant final et ce qu’il permet de faire. Ainsi, l’on peut expliquer qu’au final : “en travaillant plus, on gagne plus”, occultant ainsi que
la juste contrepartie d’un travail est un salaire qui permette d’en vivre.