Bon d’accord, c’était une vraie teigne.
On ne pouvait pas le caresser sans se prendre un coup de crocs, il terrifiait pratiquement tout mes amis, il a même mordu le facteur, une fois. Et puis il m’a tellement chiqué les orteils que je ne peux plus dormir les pieds hors de la couette. Il était voleur aussi. Il arrivait à ouvrir le frigo et à se servir tout seul. Et il en a attrapé des chips et des rondelles de saucissons avec sa patte au moment de l’apéro!
Mais même si je pestais contre ses poils sur le canapé, ses regards mauvais quand je m’approchais de lui sans nourriture dans les mains et ses miaulements furieux quand je le virai de la cuisine, ça faisait presque 15 ans qu’il était là. Petite présence bien vivante et souvent rigolote (sauf les fois où il a ramené un oiseau mort au milieu du salon). Et pourtant mine de rien, quand le véto a dit qu’il était tout cassé dans l’intérieur de lui-même, ça a été vachement dur de décider de le laisser partir.
(J’avoue le montant des honoraires du véto et le prix de l’hospitalisation et de la dialyse ont bien aidé dans la prise de décision. Et je ne suis pas du tout à l’aise avec ça. Tu vois pas qu’un jour on aura le droit d’euthanasier nos parents juste parce qu’on a pas un rond?)