Maint’nant les conférences de presse
C’est mieux qu’le show d’un mec tout seul
Moi ça me met en allégresse
J’rigole comme vous dans mon fauteuil
Aux propos les plus sirupeux
J’pourrais presqu’ me passer de beuh
Face au tocard lisant la prose d’un verbeux
ça f’ra du bruit dans landernau
Offrant l’écho du constellé
Aux esprits les plus cloisonnés
Trop occupés à mieux ronfler
Y’a pas plus d’gâteau que de pain
Mais la gabelle d’un monarchien
Qui donne raison à Harpagon
Frétille à la moindre oraison
A l’âme d’un vendeur de flacons
Que mêm’ dedans il nie aryen
Alors, moi, à toute berzingue
Je fonce au clou quand tout valdingue
Mortadelle ! Fous pas l’doigt sur ma carlingue !
Il n’s’agit plus que chicaner
Comme au coma dans un lit chaud
Si nos cerveaux sont calcinés
On ne tombera pas de plus haut
Raillons ensemble les gogos
Contentons nous d’un faible mais :
« On en a marre, on n’ira pas voter »
Voilà le dév’loppement durable
Entendu dans les quartiers pouraves
Ceux qu’on ne juge vaccinables
Qu’en regard d’enjeux qui me navrent
Quand est-ce qu’on sort l’pistoléro
Faut s’contenter d’une démo…
L’débat d’idée qui nous endort
L’identité d’vient un linceul
Tu dégages ou tu collabores
La marseillaise c’est qu’un jingle
C’est gros mais vide comm’une meringue
Articl’ de choix dans un bastringue
Mortadelle ! Fous pas l’doigt sur ma carlingue
Tu pètes un plomb comm’ Delarue
Parc’ qu’on te dit d’te lever tôt
Dans ton boulot on t’évalue
Te fait gober ce marshmallow
Au goût amer de tes glaviots
Ravalés pour mieux t’inhiber
Qui sait quelles graines au printemps voudront germer ?
L’œil torve fixé sur le Marché
Réclamant d’plus en plus de thunes
Le nouveau dieu qui fait rêver
Ceux qui cherchent un mond’ taciturne
C’en s’rait fini d’la lutte des classes
On s’agglutine dans une impasse
La Terre malade comm’ seconde peau
La tentation d’une Gestapo
Les bons soins il faut prodiguer
Tandis qu’les pauvres s’ font engueuler
Ils polluent trop et la terre schlingue
Il faut nettoyer cette jungle
Mortadelle ! Fous pas l’doigt sur ma carlingue
On coup’ les mots, on dit bonif’
C’est sympa ce côté rebelle
Celui qui n’avoue pas qu’il sniffe
S’ra pas invité au cocktail
Plus question d’s’fier au hasard
Qui sonne un peu comm’un traqu’nard,
Mais gare aux gueux et bonjour la bastonnade !
Il règne une drôle d’impression
Chacun se doit d’faire attention
Boire sciemment le tendre poison
Composé de propos abscons
Jalonné d’actes illégaux
Qui font de nous des Colombo
Mais si c’t’ambiance délétère
Forme un citoyen qui adhère
Qui sort la nuit son long couteau
On accusr’a quelle goutte d’eau
Dans c’pays on crache sur les dingues
La psychiatrie chez les sourdingues,
On parafe
En posant l’doigt sur la carlingue