Magazine Talents

Les avions

Publié le 26 juin 2011 par Adamante

DEFI N° 58

LES CROQUEURS DE MOTS

M'ANNETTE

Avertissement : j'ai pris quelque liberté avec le thème, mes femmes parlent, mais celles-là sont Corses, elles s'intéressent à l'aviation et sont allées au Bourget.

Patrouille-2-separation.jpg

Ce week end, le salon du Bourget donnait à voir le ballet des avions venus faire rêver ceux qui, en les regardant, palpitent à l’idée de voler, d’effectuer des cabrioles, des loopings, des retournements, des piqués, bref, toutes ces figures qui vous donnent des sensations sans doute inoubliables à condition d’avoir l’estomac bien accroché.

De la fenêtre de mon atelier, j’ai pu les admirer, jumelles en mains.

Pas de foule, pas de bousculade, juste ce doux frémissement de plaisir avec au fond de la poitrine, toujours palpitant, ce vieux rêve de monter un jour dans un avion de chasse, de sentir l’accélération qui vous colle le dos au siège et vous coupe la respiration, de regarder la terre de là-haut, la tête en bas…

Là, vous pouvez entendre un grand soupir.

Dimanche, jubilation extrême, nous avons eu droit à une démonstration de la patrouille de France.

Une formation de huit avions dont les figures vous tirent des réflexions admiratives que provoquent en général les feux d’artifices, surtout si ce sont ceux du groupe F.

Du grand art !

Avec cette sensation à l’estomac qui vous fait envier les pilotes tant vous auriez envie d’être à leur place.

En me régalant de ce festival qui m’a offert de voir et d’entendre des coucous de la guerre de 40 et des avions de chasse, je repensais à une histoire que racontait mon père, vous ajoutez l’accent corse et le tour est joué.

Cette histoire met en scène Madame Olive et Madame Dominique,  pimpantes, elles sont  au salon du Bourget.

Les voici le nez en l’air, tout émoustillées par le spectacle.

Elles regardent le ciel où s’ébat un élégant oiseau de fer, tout blanc, rutilant au soleil.  Il ne cesse de faire figures compliquées avec une élégance d’oiseau dégagé de toute pesanteur.

On dirait un planeur, c’est du rêve dans le ciel bleu ! Apartée : pour elle sur le terrain, pour moi à ma fenêtre.

Madame Dominique est fébrile, elle se dresse sur la pointe des pieds et ne cesse de bouger, comme si elle voulait rejoindre le bel avion qui écarte ses larges ailes dans le ciel sans nuage.

- Vé Madame Olive, regardez cette aéroplane, mon Dieu qu’elle et belle, mon Dieu que qu’elle est jolie !

- Ô dites Madame Dominique, on ne dit pas une aéroplane, mais un aéroplane, car c’est masculin !

Madame Dominique semble hésiter, elle regarde l’avion qui glisse avec une grâce infinie dans le ciel et elle répond :

- Vous en êtes bien certaine Madame Olive ?

- Tout à fait certaine Madame Dominique !

Sans quitter l’avion des yeux, Madame Dominique hoche la tête et dit l’air absorbé :

- Eh bé, vous avez de la chance d’avoir bonne vue vous, car moi à cette hauteur, je ne vois pas si c’est un mâle ou une femelle té !

©Adamante

pattrouille-de-Fce-copie.jpg


Retour à La Une de Logo Paperblog

Dossier Paperblog

Magazine