Un air de vacances

Non,  je ne suis pas en vacances. Le ciel est bleu, la mer est belle, les enfants jouent dans la piscine, mais je ne suis pas en vacances. Demain matin, j’irai travailler comme la plupart des californiens qui ne sont pas en vacances. Je me lèverai à 7 heures, je descendrai prendre mon petit déjeuner sur la terrasse, je boirai mon café en restant de longues minutes les yeux hagards, fixés sur  les rayons du soleil qui dansent dans la piscine. Je me promettrai de me lever plus tôt le lendemain pour avoir le temps de piquer une tête dans l’eau fraiche, et puis j’irai travailler. Parce que je ne suis pas en vacances. Dans la voiture, j’entendrai les nouvelles du jour. Il y aura des nouvelles de la guerre, de l’économie, et des problèmes du monde des gens qui ne sont pas en vacances. Je penserai à l’agenda de ma journée de travail. Et quand je passerai la porte du bureau à 8 heures, je serai fin prêt. Mon mental sera au top. Pas en vacances.

Je rentrerai à la maison vers 5 heures. Cette fois je m’offrirai un plongeon dans l’eau rafraichissante comme en vacances, et puis les enfants me raconteront leur journée de vacances et leurs projets de vacances pour le lendemain. Ils me parleront de fêtes d’anniversaire, de plage, de surf, de zoo, de match de base ball, de montagnes russes, de pique nique en mer et de baleines…  et de plein de trucs de vacances (l’imagination et la solidarité des parents américains pour se relayer à « occuper » les enfants pendant l’interminable saison estivale est remarquable). J’essayerai de repousser les projets les plus intéressants pour le week-end, quand j’aurai moins de travail plus de vacances. La semaine dernière, ils avaient bien voulu attendre le samedi pour m’emmener à Universal Studios, malgré le surcroit de visiteurs le week-end. Sympa. Et puis je prendrai un apéro aux derniers rayons du soleil, comme si j’étais en vacances.

Le week-end prochain est un week-end de trois jours. C’est la fête nationale. On en profitera pour s’éloigner de Los Angeles et faire un truc spécial. Un autre petit intermède de vacances quoi ! En attendant, je retourne bosser dès demain. Enfin je crois. Cette ambiance de travail vacances permanentes, moi, ca me tue.