Magazine Humeur

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Publié le 29 juin 2011 par Secondflore

Note écrite la semaine dernière et laissée en plan pour raisons techniques
C'est ça aussi, le recul sur l'actu.

Pas facile de trouver sa voix.
Certains passent leur vie à la chercher, avec plus ou moins de bonheur (pour les autres), d’autres préfèrent peinards emprunter la voix de quelqu’un d’autre. Celle de papa, par exemple, ou d’une autre personne qui nous aura marqué.

Depuis l’explosion des médias, on peut aussi suivre la voix de quelqu’un de connu. Attention, il ne s’agit pas d’imiter, juste de s’inspirer. Un peu comme on adopterait le style vestimentaire de Curt Cobain, les moues étudiées de Lady Gaga ou la gestuelle gracieuse de 50cent.

Evidemment, on adaptera ses modèles selon les circonstances.
A l’écrit, on ne compte plus les écriveurs qui se sont "inspirés" du style Beigbeder – name-dropping, jeux de mots décomplexés, réflexions désabusées en passant, longs paragraphes faussement malins conclu par une phrase destinée à un dictionnaire de citations.
A la limite, pourquoi pas.
Et à l'oral...
Ce dont je me suis rendu compte, cette semaine, c’est du nombre de personnes qui, à l'oral, empruntent des voix de commentateurs TV. Un formatage particulièrement pratique pour tous ceux qui n’ont rien à dire mais qui tiennent à le dire quand même.
Exemple tout à l’heure sur un forum Internet, en regardant un match de Wimbledon, ce type qui a trouvé sa voix en suivant les pas de Lionel Chamoulaud :

Soderling est tout prét de la corectionel

(Merci, Knacki68)

Et l’autre jour, l’exemple incroyable de ce jeune bcbg de 17 ans, président d’un syndicat lycéen, qu’interrogeait le journal de France 2, en pleine affaire du bac - écoutez juste quelques secondes et dites-moi que vous pensez à la même chose que moi :

(NB – si vous avez tout écouté (j'en doute), vous aurez peut-être noté que contrairement aux apparences, sur la question posée il ne dit à peu près rien)

Allez, nous voilà prévenus : les politiciens de demain parleront comme des journalistes de Capital.
Vivement après-demain ?


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