Il avait suivi ses envies, en ces jours d'été trop chauds, puis aussi soudainement trop frais. Son agenda ne suivait que les caprices de son corps, de son esprit. Certains jours, il serait bien sorti pour voir les belles, celles qui depuis une semaine déjà avaient fait les soldes, et maintenant paradaient dans la rue. Elégantes et féminines, donnant le meilleur de leur dressing pour plaire à leur miroir, à elles-mêmes, mais aussi pour lui plaire, l'amoureux, le mari, la compagne, elles resplendissaient chaque jour un peu plus.
Le bronzage était présent, sans trop avoir pris le soleiln avec justesse, sur les jambes qui se dénudaient, pour un short, pour une jupe.
Il n'avait pu les voir, sauf au travers d'une porte, derrière la sienne, dans son hopîtal, enfermé chez lui aussi. La maladie le terrassait avec une tenaille oppressante, moins réjouissante que l'image qu'il donnait à l'extérieur. Son soleil était noir, une écclipse longue et régulière, qui refusait de reprendre de la lumière. Un bonheur difficile, un malheur dévorant.
Mais toujours il lisait pour voyager dans sa tête, parfois il rêvait même qu'une amie lisait des livres pour lui, il écoutait ses mots. Il sortait de son corps pour vivre autrement, plus librement, et comme il aimait les femmes par-dessus tout, il ne fantasmait pas, il les idéalisait avec un profond respect. Elles étaient des étincelles de joie, parfois même des larmes de joie, pour oublier sa souffrance. Il les voyaient bouger, il suivait leurs mouvements. Parfois un coin de hanche aperçu derrière une blouse blanche devenait une robe de princesse avec un corset, un bustier.
Souvent il ajoutait des talons hauts, il riait en espérant voir sa porte s'ouvrir sur ses obesssions curatives. Il souriait, ouvrait un autre livre, un autre blog.
Aujourd'hui son rêve était une silhouette blonde.
Délicieuse charmeuse Blake LIVELY
Nylonement