Nous sommes donc des pionniers en matière de sexe, justement parce que nous ne faisons pas l'amour pour des raisons sociales, ou pour adoucir les mœurs. Par contre, à l'évidence, nous le faisons pour le bien qu'il nous procure, pour le plaisir et pour l'amour. Nous décidons de l'exercer pour avoir des enfants, pour nous unir, manifester notre amour, pour explorer des domaines où les sens sont rois.
Nous avons même répertorié des positions, des techniques très précises pour augmenter le plaisir, tant chez l'homme que chez la femme. C'est assez surprenant de voir avec quelle exactitude les spécialistes en la matière sont arrivés à définir la composante anatomique de l'homme ou de la femme, pour leur permettre de mieux se compléter et produire l'orgasme.
On n'imagine pas les années d'expérience, d'observation, de pratique assidue et disciplinée qu'il a fallu pour réussir à faire de la pratique sexuelle un art si bien défini. Non seulement les maîtres en la matière se sont intéressés à l'acte sexuel, mais aussi aux mouvements énergétiques provoqués dans l'organisme. Ils sont arrivés à définir laquelle posture favorise la libido, laquelle autre permet de ralentir la jouissance, comment celle-ci augmente le plaisir, et comment l'autre permet de renouveler les énergies.
Nous sommes des bêtes de sexes, parce que nous avons parfaitement intégré notre sexualité sur le plan physique. Nous sommes capables de nous reproduire comme tous les animaux, mais en plus nous pouvons maîtriser la sexualité pour la vivre autrement. Nous l'avons intégrée dans une règle de vie sociale pour ne pas nous en servir comme une brimade. Nous sommes en effet des champions, de véritables pros de l'amour. Pourtant, bien que nous possédions toutes ces connaissances, nous sommes les êtres les plus démunis devant cette force incroyable qu'est l'amour.
Le Musée Gibran à Bécharré. Le Musé...