En pleine refonte des structures intercommunales de notre pays, en période de doute sur la réalité de l'Union européenne, en pleine vacance du pouvoir central bruxellois, la visibilité de cette instance de coopération apparaît bien difficile à faire partager par les citoyens. Et pourtant oui, nous faisons partie d'une communauté regroupant les agglomérations de Lille, Courtrai et Tournai, de part et d'autre de cette frontière entre la France et la Belgique. Une frontière aujourd'hui peu visible, bien que présente dans notre vie quotidienne.
Créée en janvier 2008, cette Eurométropole Lille-Kortrijk-Tournai est un Groupement Européen de Coopération Territoriale (GECT). Elle réunit 147 communes françaises et belges.
Avec un territoire de 3 550 km2 binational et triculturel, peuplé de plus de deux millions d’habitants, elle constitue la plus importante métropole transfrontalière d’Europe.
Structure de concertation, l’Eurométropole rassemble 14 institutions décidées à travailler ensemble afin de soutenir et de promouvoir la coopération transfrontalière, transnationale et interrégionale. Son ambition est d’effacer les frontières culturelles, politiques et administratives afin de faire de cette diversité un atout et surtout de faciliter la vie quotidienne des Eurométropolitains.
Aujourd'hui, il s'agit de donner du sens à ces relations ancestrales, et de mieux connaître nos voisins, que nous comprenons mal, et pas seulement à cause des différences linguistiques.
Stef Van De Meulebrouck est le directeur passionné de cette entité. Il était l'autre jour à Templemars, pour présenter aux élus de la couronne sud et du territoire lillois ce qu'on pouvait en attendre, mais aussi pour mesurer le chemin qu'il reste à accomplir pour lui donner un contenu partagé par les citoyens.
Nous sommes tous favorables à de nouvelles coopérations, mais nous souhaitons que nos administrés les partagent, les fassent vivre. C'est évidemment plus difficile que les signatures de traités, que les échanges de haut niveau, ou que les réunions d'élus.
Mais nous partageons tant avec nos voisins flamands et wallons, et nous avons tant besoin de comprendre leurs difficultés, leurs goûts, leur humour, leur sens de la fête, leurs débouchés, que cette coopération est simplement indispensable...