Magazine Journal intime
Croque-monsieur ...
Publié le 24 janvier 2008 par Michel Crémadès
Il ne reste que quelques heures avant le grand saut au théâtre des Variétés.
Cet après-midi nous avons encore modifié certaines choses, des déplacements, changé des accessoires, réglé les hauteurs de voix, passé en revue les saluts ou rectifié les derniers ourlets de pantalon, quant à la technique, je ne vous en parle pas. C’est chaud pour eux !
Alain Sachs, le metteur en scène et Philippe Quillet pour la lumière, sont très exigeants et le temps passe vite…
La musique composée par Patrice Peyrieras colle parfaitement à la pièce. Elle est géniale.
Mais, évidemment, on se pose encore des tas de questions…
Cela peut paraître ridicule ou dérisoire mais malgré le nombre d’années passées sur les planches ou devant des caméras, on a toujours et encore ce même trac jubilatoire, je parle pour moi, j’ai cette chance!
Certains de mes camarades, eux, sont sans dessus dessous…
Les réservations vont bon train pour « Croque-Monsieur ». Nous sommes ravis de l'engouement des spectateurs.
Ils ont payé, ils ont droit à un spectacle dans lequel comédiens et techniciens vont mettre leurs tripes.
Je compare une première à un accouchement, c’est à la fois le bonheur et la douleur…
Nous allons enfin savoir si le public adhère ou pas au travail que nous avons fourni durant plus d’un mois. Va t-il aimé la pièce, serons-nous à la hauteur ?
La comédie est un art difficile car, on le dit, et c’est vrai, faire rire est la chose la plus difficile à faire. Il faut un rythme, un tempo bien réglé, de la précision.
Un regard mal placé, une phrase donnée trop tôt ou trop tard et une scène peut basculer. C’est de la chirurgie. Nous devons tous être précis, concentrés et heureux de donner notre énergie.
Notre amie « adrénaline » est là pour nous aider mais un trac mal placé peut tout foutre en l’air…
Le 24, dans l’après-midi, nous allons encore répéter quelques passages de la pièce, histoire de chauffer la gomme, puis un peu de repos, une petite alimentation énergétique, des encouragements mutuels, une solitude effrayante mais un plaisir intérieur si indescriptible.
Une équipe de France 2 sera présente pour filmer les ultimes moments avant que le paquebot ne quitte le port.
Vous pourrez voir, lors d’un journal sur cette chaîne, nos mines faussement réjouies ou réellement défaites…
J’y pense, samedi 26 au soir sur France 2, sera diffusée « La Dame de chez Maxim ».
C’est la première fois que je joue le rôle d’un ecclésiastique, l’abbé Chantreau… Priez pour moi !
Dans mon article précédent, je vous parlais de Jean-Paul Belmondo, il était directeur du théâtre des Variétés lorsque j’y ai joué la première fois.
Dans mon prochain article je vous raconterai comment s’est passée cette première et vous parlerai de la suite de mes aventures « Belmondesques »…
Il est 0h50, je me couche avec des répliques plein la tête.
« A tout bientôt !!! »