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L'histoire méconnue de Abdallah Kallel

Publié le 19 avril 2011 par Abdallahk
Qui est Abdallah KALLEL ?
Abdallah Kallel, né le 7 décembre 1943 à Sfax, est un haut fonctionnaire et homme politique tunisien. Fils d’agriculteur du sud de la Tunisie, il a la fierté de faire partie des premières promotions du cycle long de l’ENA (Ecole Nationale de l’administration à Tunis) après une maîtrise de Sciences Économiques (Faculté de Droit et des Sciences Économiques à Tunis). Il commence sa carrière sous Bourguiba (1972-1987) dans les cabinets ministériels de Feu Hédi Khfecha, Feu Abdallah Farhat et l’honorable Rachid Sfar, et continue, sous Ben Ali (1987-2011), au ministère de la défense, de l’intérieur et de la justice, entre 1987 et 2000.
Pourquoi a-t-il quitté le gouvernement en 2001 ?
A la fin des années 90, il subit une pression croissante des membres de la famille Ben Ali et Trabelsi pour des passe-droits et pratiques illégales. Il s'y refuse. Il est muté à chaque fois. Alors en janvier 2001, il décide de quitter le gouvernement. Il refuse le portefeuille de la santé provoquant la colère de Ben Ali.
En février 2001, sans fonctions, son séjour d'une semaine à Genève pour une opération du cœur (quadruple pontage coronarien), provoque une plainte précipitée pour torture à son encontre; plainte classée sans suite ultérieurement http://www.trial-ch.org. Sur le coup, Ben Ali malgré sa colère, le nomme rétroactivement « Conseiller à la présidence ». Mais Abdallah KALLEL passe pratiquement 3 ans à la maison sans bureau au Palais (2001-2004). Et depuis 2001, la police siège, malgré lui, devant sa maison jour et nuit, avec écoutes, fouilles, filatures et intimidations.
Depuis 2001, il n’a siégé à aucun conseil ministériel, rencontre Ben Ali rarement, jamais en tête à tête. En 2004, il est nommé président du conseil économique et social puis, à la dernière minute... à la chambre des conseillers pour être élu à sa tête (2005-2011). 
Qu'est ce qui s'est passé le 19 janvier 2011 ?
Le 19 janvier est un jour noir pour lui : Il est victime d’un évènement très grave, pourtant passé inaperçu pour la majorité. Il a été radié du RCD. Or deux faits étaient fort intrigants :
  • Son nom ne figurait pas sur la liste initialement annoncée aux informations nationales de 18h30, puis il est  rajouté (par une main mystérieuse) et à sa grande surprise aux informations de 20h ! 
  • Et encore, le plus grave était le motif de cette radiation : Kallel, à l’écart de toute décision exécutive depuis 2001, a été explicitement accusé (à tort) par le RCD et à la télévision nationale - au même titre que les autres noms de la liste des radiés- d’avoir été impliqué dans les derniers événements graves relatifs aux décisions de tirer le feu, et les bains de sang qui ont eu lieu juste avant le 14 janvier 2011 !!!
Cette décision a été à l’origine de conséquences en série très graves : 
  • Le 23 janvier, il est placé sous résidence surveillée avant de démissionner, deux jours plus tard, de la présidence de la Chambre des conseillers.
  • Il est arrêté le 10 mars pour une plainte liée à l’argent du parti.
  • Ses biens et comptes sont visés par décret présidentiel n°13 du 14 mars 2011, pour une saisie au bénéfice de l'état.

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