Moi, mes souliers ont beaucoup voyagéDe l’île d’Orléans à Pointe-ParentMes sandales ont marché sur les plagesJ’ai vu le pays des auteurs et des artistes-peintresMon pays longe, lèche et raconte le fleuveMes chagrins se sont dilués dans la merJ’ai vu le béluga à Saint-Siméon et le petit rorqual à Longue-pointe-de-MinganJ’ai entendu l’eider et le macareux, la vague et le ventMon pays, ce n’est pas qu’un pays, c’est le vent du large salinJ’ai campé le long des routesEntre l’estuaire et la montagneJ’ai roulé sur les crêtes et descendu les valléesJe me suis assise dans le sable et sur la rocheÀ regarder l’infini de l’univers, à imaginer ma vie, à faire taire mes ennuisMoi, mes souliers ont voyagé pendant treize joursEt j’ai vu que mon pays était grand et beau.