Âgé de plus d'un siècle, ce livre s'ancre si profondément dans le coeur du Japon qu'il pourrait presque être écrit par un de nos contemporains !
A une époque où le Japon se modernisait à une vitesse folle mettant même en péril ses traditions, Okakura a pris le parti de défendre la culture de son pays et de l'expliquer à l'occident.
En une centaine de pages, l'auteur livre une réflexion passionnante, jamais aveuglée par son respect et son amour pour les traditions de son pays. Son objectif est simple : que les occidentaux le comprennent mieux, l'apprécient.
Par le biais du thé, de la voie du thé (cha dô) et de la cérémonie du thé (cha no yu) Okakura décortique et explique à l'intention des occidentaux les fondements de l'âme japonaise, de son esthétique, de sa spiritualité. En partant du thé, il aborde l'architecture de la maison de thé, les ustensiles, les rituels d'utilisation, le Tao et le Zen, l'art (peinture, ikebana, poterie...).
Le thé, bu depuis le moyen-âge avec révérence et plaisir, cristallise la quintessence du Japon.
Ce livre, comme le thé, est intemporel. Il se déguste dans la lenteur, se relis plusieurs fois. Le livre du thé est un ouvrage que l'on achète pour l'avoir toujours à porté de main. Il propose aussi des pistes pour vivre mieux, sans donner de leçon, sans imposer ses idées.
Une introduction à la pensée japonaise et à une certaine philosophie de la vie. A ranger précieusement à côte de l'Eloge de L'ombre de Tanizaki que je chroniquerai dans les semaines à venir !
Pour en savoir plus :
Le titre de Sen Soshitsu
Okakura Kakuzô
Lire "The book of tea" sur le site du projet GutenbergCopyright : Marianne Ciaudo