L'ofuda est une image, un talisman sacré qui a les mêmes propriétés que l'image de culte qu'elle représente.
Cette exposition (du 11/05 au 12/09) nous présente une collection d'ofuda sélectionnée avec soin parmi les merveilles de la collection de Bernard Frank.
Elle fait voyager le visiteur à travers des siècles de croyance, de temple en temple et nous présente un aspect central de la culture japonaise : le syncrétisme entre le bouddhisme importé et le shintoïsme local.
Un pélerinage dans l'histoire japonaise
Bernard Frank a collecté plus d'un millier d'Ofuda dont certaines très rares et très anciennes. Un travail de fourmi sur un objet de culte méconnu en occident et jugé banal pour les japonais. Cette exposition ne se contente pas de montrer des ofuda.
Elles sont associées avec les statues du panthéon bouddhique dont elles s'inspirent et partagent les vertus sacrées. Ces statues appartiennent au fond du Musée Guimet. Cette mise en scène donne au visiteur le plaisir de contempler toute la richesse d'un pan de l'iconographie religieuse japonaise dans toute sa variété.
Apprendre à regarder
Si pour la novice que je suis, toutes les statues se ressemblent de prime abord, lors d'une observation plus fine, je réalise qu'elles diffèrent par de multiples signes distinctifs assez fascinant à repérer : position des mains, objets tenus, divers détails parfois assez incongrus ...
Les ofuda permettent aussi de suivre les modifications des images religieuses à mesure que le bouddhisme s'est inséré dans la culture japonaise du VI ème siècle. Les talismans perdent de leur caractère hindou pour peu à peu se conformer à une imagerie typique de l'archipel nippon.
Pour chaque ofuda, des textes très riches et bien rédigés nous guident avec simplicité. Malgré des connaissances très limitées dans le domaine (elles se résument à la lecture d'un Que-sais-je sur le bouddhisme) cette exposition m'a passionnée.
En plus, j'ai eu la chance de bénéficier d'une visite guidée par Matthias Hayek, un ami qui a participé à l'élaboration du catalogue et surtout au délicat choix des oeuvres à exposer. Son humour décalé a conféré à cette excursion un ton assez surréaliste !
Mon seul regret, je n'ai pas eu le temps de refaire un second tour pour mieux observer. Il ne me reste plus qu'à me rattraper en lisant le catalogue exhaustif de l'expo !
Alors, si vous avez la chance de passer par la capitale, soyez curieux !
Quelques liens :
- Informations pratiques sur le site du musée Guimet (Paris)
- Plus d'images des ofuda exposées sur le site du Collège de France
Tôkyô, Nezu-jinja
Copyright : Marianne Ciaudo