Trop réfléchir pour bien choisir

Publié le 12 juillet 2011 par Mari6s @mari6s

L’un de mes nombreux défauts est ma trop grande anticipation de l’avenir, et notamment d’éventuels évènements négatifs. Pourtant, même si j’essaie d’en limiter les mauvais côtés, je reste persuadée que c’est une des bases de mon équilibre.

En effet, en digne Balance (signe astrologique et pas propension à jouer les rapporteuses, je précise au cas où on ne sait jamais), j’ai du mal avec les choix. Choisir, c’est difficile, parce que choisir une possibilité, c’est renoncer à toutes les autres, et que la plupart du temps, on ne sait pas à l’avance ce qu’elles pourraient donner…
J’ai d’autant plus de mal à choisir que l’échéance est brève. Quand on me met au pied du mur, je rue, je renâcle, je râle et je panique. Mon pauvre petit cerveau tente en vain d’envisager en un éclair tous les tenants et les aboutissants des différents choix possibles, et surchauffe.

Dans ce contexte, l’anticipation a un avantage indéniable : lorsque l’on a réfléchi à l’avance aux choix qui peuvent se présenter, l’on n’est plus au pied du mur et l’on peut prendre une décision apaisée.
C’est pour cela que ma difficulté à choisir ne saute pas aux yeux, pas même aux miens, la plupart du temps, ressortant juste un peu lors d’alternatives imprévues dans la vie de tous les jours (lorsque mon père me propose de venir faire des courses avec lui alors qu’il est sur le pas de la porte, il me faut souvent le retenir un instant pour prendre ma décision, et je la regrette parfois dès qu’il a tourné les talons). En quelque sorte, l’un de mes traits de caractère est apparu pour en compenser un autre.

Bien sûr, le mauvais côté de ce trait de caractère, c’est le stress, auquel je suis plutôt sensible à la base. Et, comme le dirait mon père, il me pousse à « vivre des mauvais moments à l’avance alors qu’ils ne vont peut-être pas arriver ». Mais voilà, petit un : cela évite au moins de trop mauvaises surprises qui me prendraient au dépourvu, et petit deux : je ne peux pas vraiment empêcher mon esprit de tourner, c’est sa nature et je m’estime déjà heureuse quand je peux brider un peu son imagination débordante… En fait, une fois qu’il a entrevu une possibilité, bonne ou mauvaise, me forcer à ne pas y penser ne fait que la réprimer, et elle continue à tourner et retourner dans mon inconscient, causant bien plus d’angoisse que quand j’y réfléchis consciemment.

En fait, j’aime bien avoir un « plan ». Si tout va bien, tant mieux. Mais la possibilité que quelque chose se passe mal existant, mieux vaut être préparé et savoir quoi faire dans ce cas de figure.
Et puis cela vaut aussi pour les évènements « heureux », les réussites. George Bernard Shaw a dit que c’est parfois une tragédie d’obtenir ce que l’on veut, et même s’il exagère peut-être un peu, voilà ce que j’en comprends : on ne peut pas être sûr de vouloir quelque chose tant qu’on n’a pas au moins réfléchi aux conséquences que cela implique, aux détails de la vraie vie ; et on est parfois tellement sûr de ne pas obtenir quelque chose, que l’on peut paniquer si on l’obtient bel et bien, même si c’est plutôt positif. Un exemple : début mai, j’ai été contactée par une agence de traduction à laquelle j’avais envoyé mon CV pour un stage en février et qui ne m’avait pas répondu. Un stagiaire les avait lâchés, et j’avais donc une chance de décrocher le stage. Mais entre-temps, je m’étais résolue à ne pas obtenir de stage prestigieux et à me « contenter » d’un mois dans une bibliothèque près de chez mes parents, me consolant des nombreux avantages que cela comportait (être là-bas plutôt qu’à Paris, etc). Et me voilà en pleine panique ! Il a fallu une longue conversation au téléphone avec mes parents pour me convaincre de ce que je savais déjà rationnellement mais que mes émotions refusaient d’admettre : c’était une belle opportunité et je devais au moins tenter ma chance. Ce que j’ai fait, et finalement je n’ai pas été prise, l’agence préférant un stagiaire de 2ème année disponible tout l’été, ce qui est compréhensible. Mais la moralité, c’est que face à une occasion formidable mais imprévue, ma réaction primaire est de courir aux abris…

Bien sûr, on ne peut pas tout prévoir et je dois donc travailler ma relation à l’imprévu. Mais je crois aussi sincèrement qu’il faut tenir compte de sa nature profonde. Et la mienne aime les choses prévues à l’avance, une certaine routine et des plans de secours. Dans ma vie future, c’est donc ce que je rechercherai au maximum, voilà tout. Et en attendant, il faudra bien gérer les devoirs donnés au dernier moment et les entretiens d’embauche surprise !