En ce jour de Fête Nat., plutôt que de vous marseillaiser, je vous propose un petit poème datant de 1891, visionnaire à l'époque, et qui avait toujours d'actualité (l'histoire n'est qu'un éternel recommencement...)
___
QUOI ? Toujours l’éternel regret !
Toujours l’Alsace et la Lorraine !
Mais la perte est déjà lointaine ;
Un peuple pratique oublierait.
N’avez-vous pas l’instinct secret
Que ce serait la paix certaine,
Si nous abjurions notre haine,
Et qu’enfin l’on désarmerait ?
Quand un arbre perd une branche,
En meurt-il ? Nos cris de revanche
Gênent l’Europe et lui font peur.
Ce chant de guerre qu’on entonne,
C’est importun, c’est monotone...
― Soit ! Seulement, c’est notre honneur.
François Coppée - Préface d'un livre patriotique (Les Paroles Sincères 1891)