Discuter ou disputer

Publié le 16 juillet 2011 par Gborjay

Las ! Avec la liberté d'expression débridée que nous offre Internet, Gustave Borjay est fatigué de toutes ces polémiques ineptes qui fleurissent à tour de bras sur tous les sujets à propos desquels les internautes croient être arrivés à se faire une opinion par eux-mêmes. Débats sur la pratique sportive, sur la disparition hypothétique du machisme, sur le défilé du quatorze juillet, les solutions pour la dette, la correction des altérations du métabolisme de l'endothélium induites en cas d'hyperhomocysteinémie par un adénovirus surexprimant Dyrk1a, et bien d'autres encore.

Gustave Borjay se prend alors à rêver à ces temps anciens où l'élite - dont il fait assurément partie bien plus qu'aucun de ses concitoyens - seule pouvait se voir accorder ce fameux espace de parole. Il est écœuré de cette démagogie participative, où l'on fait croire à ceux qui parlent le plus longtemps et le plus fort qu'ils seront entendus. Il se repliera désormais sur son blog, seul lieu où le droit de parole est réservé à un être réellement supérieur.

« Taisez-vous donc, moulins à paroles ! Taisez-vous donc et écoutez plutôt ceux qui ont vraiment quelque chose à dire, et dont la voix noble ne participera en rien au brouhaha inutile de vos voix discordantes ! Cessez de perdre du temps à parler dans le vide, à vouloir faire changer les choses, car les choses qui ne changent pas ici-bas, c'est la vacuité insondable de vos pensées. Tournez-vous vers un homme qui pourra vous guider, ou vous serez perdus. Par modestie, je ne vous dirai pas de vous tourner vers moi, mais vous comprendrez vite qu'il n'y a pas d'autre personne qui tienne ne serait-ce qu'une seconde la comparaison avec ce que je suis. »

Tels sont les mots que m'a confié l'Ecrivain, ou plutôt que j'ai cru lire dans son regard, dans un éclair sagace, génial et magnanime des yeux du grand homme, et que j'ai préféré retranscrire dans toute leur éclatante vérité, quitte à en choquer certains - ceux qui ne sont pas prêts.

Il me chargea aussi, d'un imperceptible mouvement de son occiput maxillaire, de vous dire que

Gustave Borjay vous salue.

Et si vous ne pouviez plus parler ? Quel dommage.