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3 choses à oublier pour faire du storytelling

Publié le 16 juin 2011 par Storytellingfrance
Storytelling-magique

Pour faire du storytelling, il y a des règles de base (mais qui ne sont que de base, la suite est donc ouverte).
Il y a aussi des choses à oublier très vite, sous peine de faire soit du mauvais storytelling, soit autre chose que du storytelling, sans même s'en rendre compte.

Voici 3 de ces "choses", donc, qui sont surtout, surtout à éviter :

1. La mécanique du storytelling :
Ah oui ? Alors pourquoi organiser des formations au storytelling ? Tout cela ne serait donc que de l'esbrouffe ? Bien-sûr que non. Ce dont nous parlons dans nos formations, c'est de construction de récits, d'histoires. Ce n'est pas de la mécanique, c'est de la création, proche de la création littéraire, même s'il y a une architecture type. Ce qui est mécanique dans le storytelling, c'est ce qui relève de la performance, de l'interprétation notamment lorsque les histoires sont racontées oralement : la gestuelle, le langage utilisé, les expressions du visage. Et plus on pense à cette mécanique, plus les risques de mal faire sont élevés. C'est l'authenticité qui compte dans un bon storytelling, et avoir des imperfections dans son récit, c'est humain, c'est authentique. On n'a pas d'empathie avec la mécanique, à moins d'être un fan (et encore : ce sera pour la carrosserie, rarement pour la seule mécanique) ; on en a par contre avec quelque chose ou plutôt quelqu'un qui nous ressemble davantage.
En se focalisant sur les mots de l'histoire, on obtient... des mots, c'est évident, et surtout, c'est plat. Une bonne histoire, ce sont des images, pas des mots en tant que mots, mais des métaphores -motaphores serait plus juste.
Pareil pour les gestes. En se focalisant sur les gestes, dans le cas d'une histoire orale, on change le sens de l'histoire : on raconte que le geste que l'on est en train d'accomplir avec la plus grande perfection possible a une signification, un rôle important dans l'histoire. Or ce n'est que l'habillage, l'essentiel est ailleurs. Imaginez que vous présentiez une idée géniale à votre supérieur hiérarchique et que ce dernier réagit uniquement en pointant une erreur de virgule bénigne dans la note que vous lui avez tendue. Cela vous est déjà arrivé ? A moi aussi. C'est une métaphore de ce dont nous sommes en train de parler.

2. Des pensées négatives, marquées par l'auto-critique :
S'il est naturel d'être nerveux au moment de raconter une histoire face à un auditoire (surtout à l'oral, encore une fois), se laisser envahir par des pensées négatives, surtout sur ses qualités de storyteller, ne peut que les rendre particulièrement palpables par l'auditoire en question. Car au lieu de raconter l'histoire prévue, on racontera l'histoire de ces doutes, souvent de manière inconsciente. Se focaliser sur le sens, la signification de l'histoire, par contre, dans chacune des expressions de l'histoire, contribuera à maintenir l'attention sur le sens plus que sur l'acte de raconter une histoire que vous êtes en train d'accomplir.

3. Se préoccuper des réactions de l'auditoire :
Bien entendu, tout le monde espère que son histoire plaira à l'auditoire et que vous aussi, vous lui plairez. Mais bon... En faisant cela, vous risquez de mettre en avant le besoin que vous avez de raconter cette histoire. Et cela, c'est important pour vous, mais pour votre auditoire ? Il risque plutôt d'être suspicieux : si vous parlez de l'intérêt de l'histoire pour vous-même, cela ne veut-il pas dire qu'elle n'en a aucun pour votre auditoire ? Ou au moins, très peu.
Une solution peut être d'évoquer l'objet de votre histoire par le prisme de l'auditoire : êtes-vous là pour offrir quelque chose, les avertir de quelque chose ? Leur faire voir certaines réalités d'une manière différente ? Les emmener dans une action ?

Il sera donc bien plus utile pour vous de vous centrer sur ces 3 choses-ci lorsque vous racontez une histoire :
- les images qu'évoque votre histoire
- la signification de votre histoire
- votre objectif à travers le prisme de l'auditoire

Que ce soit dans nos formations au storytelling ou dans le cadre de nos activités de conseil en storytelling, ce sont des éléments sur lesquels nous sommes particulièrement vigilants.

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