Il me dit Code is Poetry, tu comprends ? Il me parle logiciel, enchaînement de chiffres, bêta données, hypertexte et Open Data. Non, je ne comprends pas. Il me parle du poète de demain, pas celui d’hier, non, celui qui se figure être aujourd’hui : un développeur avant tout. Et le contact avec la matière, ça ne sert donc à rien ?, je demande, naïve. Il me répond de 0 à 1 et me traite de malheureuse bicéphale binaire. Je le comprends de moins en moins. Il gesticule et parle beaucoup. Il a des greffes étranges sur les avant-bras. Quand il lève la main, des mots se projettent sur le mur derrière nous. J’ai l’impression d’un déjà vu. J’ai le ventre noué et j’aimerais bien sortir d’ici. Il enchaîne :
- Allume un peu ton cortex et rentre dans le vortex si tu ne veux pas passer à côté !
- Pardon ?
- Code is God !
- Code is Gode ?
Je le reprends, un peu surprise. Etonnant de l’animal, enfin, un peu de légèreté ! Je me méprends.
- Impossible de communiquer avec toi. Tu es vraiment trop ras les pâquerettes…
Et il me renvoie au plancher des vaches où je rumine encore…