La première fois que...

Publié le 19 juillet 2011 par Alexandra33400

voila, je t'avais dit que je tentais un concours de nouvelles ;) alors, j'ai écrit ce qui suit, et si tu aimes, tu peux me soutenir jusqu'au 10 Août en cliquant sur les plumes tout en bas de mon texte : plus tu mets de plumes, mieux c'est :)

Merci d'avance, voici l'histoire de ta blogueuse déjantée  et pour voter, c'est ici : http://www.aufeminin.com/ecrire-aufeminin/une-histoire-a-rebondissements-n77484.html (merciiiiiiiiiiiiiiiiiiiii)

La première fois que je l’ai vu, en l’an de grâce 1998, ça n’a pas été le coup de foudre. Pourtant, il était bel homme, mais un peu trop sportif, le genre à vous filer des complexes alors que vous faites votre jogging tous les dimanches matin.

  Le sport, pour lui, c’est tous les jours, alors forcément je ne faisais pas le poids.   Pourtant, je me pensais sportive, ayant pratiqué de la course à pied pendant des années et ayant même gagné quelques trophées. J’allais vite me rendre compte que j’étais loin du compte face à un homme qui combinait entraînements de football, de tennis, et qui courait quasiment tous les jours. Bonjour les jolis abdominaux.   C’est vrai qu’il était plus vieux que moi. Pas le genre bedonnant-la-quarantaine, mais six ans de plus, ça compte un peu non, surtout que je n’avais que 17 ans et une furieuse envie de conquérir le monde masculin.   A l’époque, rien ne me résistait. Il faut dire que je mettais le paquet question tenues aguicheuses qui suggéraient mes formes encore sympathiques. Quand je regarde les photos de cette période, je me dis que vraiment, j’abusais. Je n’en étais quand même pas à porter des mini-jupes et des talons-aiguilles, mais mes tops moulants suggéraient un peu trop mes courbes. Treize ans après, quand je me remémore cette période, je me sens confuse.   Et pourtant, celui sur lequel j’avais jeté mon dévolu s’en fichait : à croire qu’il ne voyait pas mes fesses musclées. En fait, il préférait lorgner sur celles de ses consœurs tenniswomen, qu’il aimait regarder jouer. Enfin, c’est ce que je croyais. Je me trompais royalement, puisqu’il assistait aux matchs de ses consœurs par pur amour (du sport) et n’avait aucunement d’intention autre que celle de savourer un bon échange tennistique. (Je vous jure !).   Trop, c’était trop. La tornade que j’étais n’y a pas été par quatre chemins. Je lui ai demandé clairement pourquoi il regardait ces nanas, et pourquoi pas moi ?   Je vous laisse imaginer comment je me suis sentie penaude quand il m’a répondu qu’il admirait leur jeu de balles et non de jambes.   Aujourd’hui, quand j’y repense, j’ai honte. En attendant, si je n’avais pas fait ma diva, je serais sûrement encore célibataire à l’heure qu’il est et je n’aurais certainement pas deux beaux enfants.   Il faut savoir parfois bousculer l’ordre des choses, même quand il s’agit d’un mâle de soixante-dix kilos pas très ouvert quant aux signaux de séduction envoyés.   La première fois qu’il a compris qu’il m’intéressait, il a d’abord été surpris. Il était plutôt timide, et ne s’intéressait qu’à ses crampons et ses raquettes de tennis. Alors une nana un peu dynamique (bel euphémisme pour ne pas dire « fofolle ») qui ne le lâchait pas et commençait à venir le voir jouer au football, ça lui a mis la puce à l’oreille.   Et il a commencé à espérer. Et à se dire que la gamine était attachante, et peut être même plutôt mignonne.   Il se faisait chambrer par ses potes sportifs, qui le mettaient en garde s’il continuait à jouer les indifférents. Eux ne se gêneraient pas pour tenter leur chance. (Ben voyons).   Sauf que la gamine savait déjà ce qu’elle voulait. Et elle allait l’avoir. Plus tard.   Parce qu’une fois le mignon sportif pris dans ses filets, il allait devoir attendre. C’était trop facile. Après tous les efforts que j’avais déployé pour le séduire, l’issue était trop rapide. Je voulais tester son amour.   L’été donc sera chaud. Interviennent alors les Hollandais qui ponctueront par la suite tous les discours de mon mâle lors de nos soirées entre amis. D’ailleurs, ne les évoquez jamais devant lui, il pourrait s’énerver en un dixième de seconde. Il n’en garde pas un très bon souvenir, il faut dire aussi qu’ils ne se sont pas gênés pour me draguer.   Et vous savez pourquoi ? Les Hollandaises sont blondes, teint de porcelaine, yeux bleus. Et mon petit mètre soixante deux (et demi), mes cheveux couleur corbeau et mes yeux marrons-verts, on dépote dans le paysage hollandais. Forcément.   Avec le recul, j’ai encore plus honte (le retour). Mais c’et vrai que sur le coup, c’était sympa de l’avoir gentiment torturé, et de lui avoir montré que tout n’est pas forcément acquis de suite.   Je sens que vous êtes intrigués :   1. Vous vous demandez si ceci est une histoire vraie. (Il faudra lire jusqu’à la fin, bande de petits curieux) 2. Vous vous demandez pourquoi ne pas avoir concrétisé l’histoire de suite par un baiser langoureux (c’est justement tout ce qui fait le charme de ce récit…) 3. Vous vous demandez si je suis folle (oui…Et alors ?)   On s’en tiendra là pour les questions indiscrètes ; à aucun moment de ce récit je n’évoquerai mon tour de poitrine au début de l’histoire et à la fin (car oui, il a changé entre temps, merci l’allaitement).   Des semaines ont passé, le jeu de l’amour et du hasard n’en finissait plus. Un coup, je te rencontre fortuitement, un coup je te lance de grands signaux charmeurs. Et au final : le sportif est perdu. Les règles de l’amour sont bien plus compliquées que celles du tennis. Même le résultat est le même : on compte les points pour savoir qui gagne.   Petit résumé donc : gamine espiègle : 1 – Sportif : 0   En hiver 1998, il décide de passer à l’offensive, un peu poussé par ses copains qui le charrient avec cette histoire. Il est gêné, il faut que la situation soit claire.   Il m’invite à regarder « Titanic », histoire d’amour censée entraîner d’autres romances  d’après ses copains qui ont surenchéri : « si tu conclus pas là-dessus, c’est foutu ».   J’ai du mal à imaginer la tête qu’ils ont du faire que mon sportif leur a annoncé qu’il avait fait chou blanc et que l’épave de sa tentative était à peu près au même endroit que celle du Titanic, à savoir dans un océan glacial, quelque part entre la banquise de la honte et celle du désespoir.   Gamine espiègle : 2 – Sportif : 0   De mon côté, je trouve que le jeu a assez duré, je le cherche dans les rues de mon quartier, ne sachant pas exactement où il habite, scrutant des heures durant tous les piétons rencontrés.   Rien. Le hasard n’est pas de mon côté.   Nous sommes fin Décembre, il y a douze ans. Le dénouement arrive, aussi rapide que le reste de l’histoire a été long.   Un baiser passionné dans une voiture qu’il vient d’acheter. En gros, quand il roulait dans sa caisse pourrie, rien ne s’était conclu et de suite avec sa nouvelle voiture, c’est l’amour fou (CQFD ?). Un private joke entre nous.   La première fois qu’il m’a présenté à sa famille, j’ai été sous le charme. Une mère bienveillante, un père juste et droit, des frères et sœurs accueillants, c’était comme dans un rêve même si mon sportif restait le point de mire, celui que je n’avais pas perdu depuis le début et pour lequel je m’étais tant battue.   La première fois que l’appel de la couette a été le plus fort…Vous n’en saurez rien. Non. Et puis, vous vous en fichez, j’espère que vous êtes tenus en haleine par le dénouement final, treize ans après ? Parce que sinon, je m’arrête là. Point barre et je termine mon histoire sur un gros point d’interrogation.   Les années passaient. L’envie d’un enfant grandissait. Surtout pour moi. Nous savons tous que les hommes sont rarement pressés de se mettre des responsabilités en culottes courtes sur le dos.   La première fois que j’ai compris que je portais notre enfant, j’ai réalisé la chance que j’avais d’avoir un homme extraordinaire pour m’épauler. Car j’allais en avoir besoin.   570 grammes, un retard de croissance très sévère, l’année 2006 voit naître le bébé le plus petit de Bordeaux, et c’est ma fille. Le discours des médecins est encourageant, bien qu’ils ne nous cachent à aucun moment la précarité de la situation de notre minuscule bébé.   Je crois que la force dégagée par un si petit être qui se bat tous les jours pour vivre, couplée à la volonté de mon conjoint de ne pas se laisser aller, m’ont permis d’avancer, et de croire en elle.   Un tel choc émotionnel où la peur de la perdre, la crainte des séquelles à venir et le décalage entre la réalité que j’avais fantasmée et l’enfant que je tenais dans mes bras aurait dû me laisser abattue.   Mais heureusement, la gamine espiègle avait déjà, par le passé, affronté des situations compliquées qui la dépassaient et la force qui s’était crée en elle a jailli au moment opportun.   Ma fille a aujourd’hui un petit frère, qui n’a pas connu la même naissance et qui se porte bien. Bien sûr, ma seconde grossesse fut loin d’être une partie de plaisir entre surveillance accrue et repos strict, la peur au ventre que le cauchemar de la grande prématurité ne recommence.   Mon conjoint m’a épaulée du mieux qu’il a pu même si je me sentais seule, allongée sur le côté gauche, à ne pas oser faire le moindre mouvement de peur de nuire à mon bébé.   Deux enfants magnifiques, un amour solide et endurci par les épreuves subies, il ne restait plus qu’à officialiser toute cette histoire.   La première fois que le mot « mariage » avait été prononcé, c’était des années auparavant, mais il n’en avait jamais été question réellement.   L’année 2010 allait être celle de la consécration de notre amour, après une longue vie commune et deux magnifiques enfants.   Le 17 Juillet 2010, je prononçais mes vœux pour la toute première fois, le cœur battant, avec la certitude que l’homme que j’épousais était quelqu’un de fantastique.   La gamine que j’étais avait vu clair plus de treize ans auparavant : loyal, franc, entier, généreux, mon mari me plaisait toujours autant, même si j’avais découvert au fil des années un caractère fort et une tendance à l’excessivité.   Cela dit, qui n’a pas de défauts ? Mon impatience, mon obstination et mon côté léger ricochaient sur lui, et il s’amusait de mes vices.   Restait le dernier challenge, et pas des moindres : l’épanouissement professionnel.   La première fois que j’ai évoqué mon projet le plus ambitieux, il a été un peu sceptique. Ecrire pour le web ? Une lubie qui paraît tirée par les cheveux. Et pourtant. Mon mari ne m’a jamais découragée, même s’il cherche à tempérer chaque jour la gamine espiègle qui sommeille encore et toujours en moi.   A force d’obstination, d’aide de la part d’amis, et d’encouragements de toutes sortes, mon projet a vu le jour récemment, et je me suis mise à mon compte. Je rédige dorénavant des articles pour les professionnels du Web. Et j’adore ça !   On peut donc penser à une happy end à toute cette histoire, même si elle est, en réalité, encore plus compliquée que cela, d’autres évènements étant venus interférer.   Arrive le moment de connaître la vérité : histoire vraie ou montée de toutes pièces ?   Je vais être franche, je n’ai menti à aucun moment. J’ai donc eu honte plusieurs fois en repensant à mes folles années de bimbo insouciante. Je ne porte évidemment plus de top moulant, il ne vaut mieux pas d’ailleurs, le spectacle était totalement différent de celui qu’offraient mes dix-sept ans.   Il me reste une question à vous poser : est-ce que vous avez tout compris de cette histoire à rebondissements ?   Si ce n’est pas le cas, rassurez-vous, c'est toujours comme ça la première fois…