Il y a un aspect de la personnalité du viandard que les gens ignorent forcément car ils le croient à peu près normal. Même s'il passe pour un malade, limite serial killer, un décalé fruste et dangereux, on se dit que quand même, il doit ressembler, de temps en temps, quelques heures par jour au moins, à toi ou à moi, à un mec normal quoi...
Par exemple, que le soir, après le diner, il peut mater la téloche, ou lire un bon bouquin, ou jouer au Trivial Pursuit, voire aider Germaine à plier les draps.
Et bien non ! Tuer... C'est sa vie ! 24 heures sur 24, il doit crever de la bestiole, été comme hiver, en période de chasse ou pas.
Regarde ces deux là. On est le 28 juillet 2009, sur les coups de 22 heures. C'est l'été, les jours sont encore longs, même à Bouxwiller (Bas-Rhin).
Le repas avalé, comme il faisait encore beau et clair, ils ont pris leurs flingues et sont allés descendre deux blaireaux. C'était hors période de chasse mais pourquoi s'emmerder à respecter la législation, hein ?
Manque de bol pour eux, les agents de l'ONCFS ont rappliqué car alertés par un riverain.
Pour justifier leur geste, l'un comme l'autre ont eu la pitoyable idée de dire qu'ils avaient pris les blaireaux, le premier pour un sanglier, le second pour un renard !
Tu as bien lu ! C'est vrai que c'est terriblement ressemblant, que ce soit au niveau de la morphologie comme de la couleur...Tu sens les types qui ont bien révisé leurs fiches et donc disponibles pour aller causer de la biodiversité dans les écoles.
Ils ont pris cher (enfin, tout est relatif) : cette semaine, le tribunal de Mulhouse les a condamné à une peine d’amende, à la confiscation des armes et à une interdiction de chasser pendant un an.
Le GEPMA, l’association Sauvegarde de la faune sauvage et la Fédération Alsace Nature ont obtenu des dommages et intérêts.