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La schizophrénie coule dans mes veines

Publié le 20 juillet 2011 par Lana

Si je parle trop de la schizophrénie, le passé revient me hanter et je souffre des ces souvenirs. J’en fait ces cauchmeras.

Si je parle trop de la psychiatrie, ses dérives m’écoeurent et ses injustices me mettent à terre, comme si je les vivais personnellement. J’en fais des cauchemars.

Si je ne parle ni de l’une ni de l’autre, je pense me protéger. Je m’éloigne de tout ça, parce que ça me détruit. Mais si je n’en parle pas, j’en rêve. Je fais des cauchemars quasiment toutes les nuits, et jamais aucun rêve agréable, plus depuis des années. Mais dans ces moments-là, ils sont pires. La folie vient hanter mes rêves, avec le danger de mort, de viol, d’enfermement. Avec mon pied en sang dont j’ai moi-même entaillé la peau, et ce sang ne s’arrête plus, et tout le monde le voit, et sait que c’est moi la coupable. Ma folie éclate au grand jour. Et l’angoisse, la peur d’être enfermée, rejetée. Souvent ça se produit, et il ne me reste qu’à baisser les yeux devant le regard de tous, qui savent, et ne veulent que s’éloigner de moi.

La schizophrénie coule dans mes veines

Et toute la journée, ces rêves me hantent, je les porte avec douleur, parce qu’ils ne sont pas loin de la réalité, passée ou présente, quelle importance, la souffrance s’en moque, c’est la réalité voilà tout. Et voilà que moi qui ne voulais plus penser à tout ça pour me protéger, j’y pense.

Quoique je fasse, quoique je veuille (être forte, assurer, avoir l’air bien, oublier, surtout oublier pendant au moins une journée entière), j’y pense. Je n’ai rien trouvé pour ne plus y penser, rien du tout. Quelqu’un m’a demandé un jour pourquoi je me disais toujours schizophrène alors que j’allais mieux. Mais parce que j’y pense tout le temps, et si je n’y pense pas j’en rêve, donc j’y pense. Depuis des années, mon esprit m’épuise, ne me laisse pas beaucoup de répit (juste quand je lis). J’y pense, j’y pense, j’y pense.

A croire que cette maladie coule dans mes veines et vit dans chaque neurone. Contre ma volonté, qui elle aussi finit par s’épuiser.


Filed under: Réflexions personnelles

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