Magazine Journal intime

De la lenteur comme philosophie de vie.

Publié le 21 juillet 2011 par Sandy458

http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/5/53/Geoffroys.side-necked.turtle.arp.jpg

"Geoffroy’s side-necked turtle Phrynops geoffroanus at Bristol Zoo, England" par  Adrian Pingstone, wikimedia commons, domaine public.

La révolution « slow » ?

Notre rapport au  temps est tellement altéré que la simple pensée de notre capacité à changer le rythme de notre vie est difficile à admettre.

Pire, la quantité de ce que nous engouffrons dans notre temps prime sur la qualité que nous acceptons d’attribuer à nos activités : on passe ainsi plus de temps à comptabiliser les minutes qui défilent qu’à les apprécier réellement.

Le premier effet néfaste de la situation est facilement repérable : agir sans cesse dans la précipitation ne nous permet plus de trouver le temps nécessaire à la réflexion. Et plus nous nous pressons, moins nous réussissons à accéder à cette même réflexion.

Le cercle vicieux du temps « biophage » est enclenché.

Ces propos ne font pas l’éloge de la fainéantise mais  il s’agit bien plus de la réappropriation de notre propre temps, de ce qui nous relie à la vie et qui nous rend conscient d’en faire partie intégrante.

Les pressions conjuguées de la société, des médias, du  monde actif, des outils modernes de communication concourent à nous faire penser  que nous nous devons  de tout faire et ainsi de nous muer en une pieuvre tentaculaire alors que nous n’avons qu’1 tête, 2 bras, 2 jambes ce qui est déjà pas mal !

Alors, au nom de quoi ou de qui,  doit-on tout accepter sans broncher et surtout ce qui nous dévore ? Quel besoin vital avons-nous de nous sentir obligé d’être en activité à toute heure du jour et de la nuit, relié aux autres pour répondre à la moindre sollicitation ?

Un  rythme soutenu est un formidable stimulant si l’état n’est que passager et que des accalmies viennent le tempérer. Si ce rythme demeure intense et sans trêve, arrive le stress négatif celui qui épuise tant les corps que les esprits et qui brouille notre appréciation de ce qui est important ou de ce qui ne l’est pas.

Je concède qu’il n’est pas aisé de déclarer de prime abord « stop, on ralentit » à tous ceux qui vous pressent de tout coté (travail, famille, ami…) et vous confondent avec une Shiva survoltée dopée aux amphétamines.

Pourtant, ralentir le rythme favorise la disponibilité, la concentration, l’innovation. En bref, on commet moins  de fautes dans nos jugements  ou dans nos  contacts humains en adoptant un comportement plus  réfléchi et donc plus adapté.

Comment être « slow », concrètement ?

Les pistes pour se familiariser avec la philosophie de la lenteur ou rallier le mouvement « slow » (si, si, ça existe vraiment !) sont si simples que cela en est désarçonnant :

-   Accepter de débrancher TOTALEMENT écran et portable pendant quelques heures.

-   N’être joignable pour personne sur des créneaux définis.

-   Oublier de porter sa montre le week-end ou en vacances dès que cela est possible

-   Couper sa tv pour tarir le flot continu de sons et d’images si énergivore et épuisant pour l’être humain.

-   Se mettre au vert (une bonne balade dans un cadre verdoyant et simple remet vos horloges à la vraie heure).

-   Se demander si telle ou telle activité ou pseudo obligation est réellement nécessaire ou si on ne se l’impose pas. (cas classique des km qu’on se sent obliger de faire tous les week-ends pour aller piétiner le sol d’un centre commercial surpeuplé)

-   Cultiver son balcon, son rebord de fenêtre,  rien de mieux que le rythme imposé par l’épanouissement d’une plantation pour reconquérir la dimension du temps. Une graine ne pousse jamais plus vite que la musique du bon jardinier !

-   Marcher… goûter le rythme des pas, sans artifices motorisés,  est une activité « slow » par excellence

-   Et pourquoi  ne pas trouver son propre déclencheur « slow » et créer sa philosophie personnelle de la lenteur ?

En conclusion…

Qu’on ne se méprenne pas. Il ne s’agit pas de devenir asocial et de se couper de tout et de tout le monde mais de redevenir capable de dire « stop, je souffle » sans culpabiliser et de savoir renouer avec son rythme naturel. Baisser l’intensité de sa vie pour mieux la savourer… faire barrage au « toujours plus, toujours plus vite » et se proposer le « un peu moins vite, un peu moins de chose mais mieux », un programme « slow » pour épicurien du temps….

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