Enfin les vacances, les vraies. Je suis paré, prêt à partir. Ce sont mes premières vacances en France depuis cinq ans. Je suis retourné à Paris plusieurs fois depuis notre installation aux Etats-Unis, mais toujours entre deux sessions de travail et pour de courts séjours. Les « vraies » vacances, je les passais en Amérique. Il faut dire que les congés payés se résument à peu de chose dans ce pays (avec trois semaines, je suis gâté). Mais surtout, j’ai toujours préféré partir à la découverte de ce nouveau pays plutôt que de retrouver mes pénates en France. Résultat : j’aurai visité plus de coins d’Amérique en cinq ans que la plupart des américains en une vie (ce sont eux qui le disent).
Mais cette année, c’est différent. Besoin de profiter des amis et de la famille un peu plus longtemps qu’entre deux avions. Et peut-être aussi, le sentiment qu’on aura bien d’autres occasions de vacances en Amérique plus tard a-t-il pesé dans le choix de rentrer en France cette année. C’est la différence entre le touriste et le résident : quand on se sent installé durablement un pays, on est moins pressé de le découvrir. Serais-je en train de m’installer durablement ? (remarquez qu’après cinq ans, il serait temps que je m’en rende compte !).
J’ai hâte d’être en France et de goûter tranquillement aux petits bonheurs du pays, sans rien sur l’agenda. Après toutes ces années, je suis curieux d’enregistrer mes impressions en retrouvant des lieux de vacances qui m’étaient familiers, et sont devenus flous dans ma mémoire. Qu’est ce qui a changé ? Est-ce que ce sera « aussi bien qu’avant » ? Aurais-je de la nostalgie en repartant ou serais-je content de rentrer aux Etats-Unis ?
Ce qui est sûr, c’est qu’on ne fait pas tout ce trajet pour la météo ! Douze heure de vol, quatre heure de train, une heure de bus et une brouette de dollars pour quitter la douceur et le soleil Californien et se retrouver sous la pluie et le froid ! Ne le dites pas à mes amis d’ici : ils me croient doté d’un certain bon sens.