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MADAGASCAR - Insécurité alimentaire

Publié le 26 juillet 2011 par Podcastjournal @Podcast_Journal
PLAN DU SITE Recherche d'évènements à venir (indiquez un mot significatif) Madagascar fait l'objet de sanctions économiques, depuis le 17 mars 2009, après le coup d'Etat où la formation de la Haute Autorité de la Transition n'a pu que constater l'échec des médiations.

Extraits de la conférence de presse du Rapporteur spécial de l'ONU sur le droit à l'alimentation, Olivier De Schutter:
"A Madagascar, un habitant sur deux est en situation d'insécurité alimentaire. Cette proportion s'élève à 68% dans le sud du pays. Les sanctions internationales que subit l'île et l'immobilisme gouvernemental ont clairement aggravé la donne. Tous les indicateurs sur la sécurité alimentaire sont au rouge. Il est, aujourd'hui, un des pays où la malnutrition infantile est la plus élevée au monde avec des niveaux comparables à l'Afghanistan ou au Yémen",
"Les Etats-Unis ont suspendu Madagascar de la liste des pays bénéficiaires de l'AfricanGrowth and OpportunityAct. Cela a coûté au moins 50 000 emplois directs dans le secteur textile qui représentait la moitié des exportations malgaches. Quant à l'Union européenne, elle a gelé des programmes prêts à être signés avant la crise, suspendant toute aide au développement passant par le gouvernement. Le manque à gagner total est estimé à près de 600 millions d'euros".
Bien qu'il soit constaté que l'aide humanitaire des donateurs, distribuée par les partenaires non-gouvernementaux, a significativement augmenté, la nature de cette aide ne permet pas de faire reculer la pauvreté durablement, précise l'expert, qui souligne que "contourner l'État, c'est liquider sa capacité institutionnelle à terme, et hypothéquer les chances de développement à moyen terme. Nous sommes en train de recruter Madagascar dans la liste des États fragiles".
"Quant à la Haute Autorité de Transition, elle ne doit plus tirer prétexte de ces sanctions pour ne pas prendre des mesures de nature à éviter une catastrophe humanitaire à sa population".
"Madagascar dispose d'un potentiel unique en matière d'agriculture écologique et on sait que le système de riziculture intensif, une découverte purement malgache, permet de doubler, tripler voire quadrupler les rendements. Une stratégie nationale d'appui à ce type de production écologique pourrait rendre la Grande Île autosuffisante en riz en 3 ans, alors qu'elle importe chaque année 100 à 150 000 tonnes de riz. Mais il faut pour cela que les autorités se décident à agir".
"De même, le processus de sécurisation foncière semble lui aussi au point mort, la tentative de Daewoo Logistics de prendre possession de 1,3 million d'hectares en 2008, on note avant la crise politique, qu'une course de vitesse était engagée entre la sécurisation des parcelles des ménages ruraux et la volonté des investisseurs d'accaparer les meilleures terres de l'Île. A présent les investisseurs se font rares, échaudés par la contestation sociale, et le processus de certification foncière piétine : entamée en 2006, il ne touche encore que 416 communes sur 1550 au total, faute de ressources suffisantes. La course de vitesse est devenue une parade de lenteur".

Olivier De Schutter dans son allocution finale, fait part de ses doutes sur l'équité des accords de pêche en cours: " Les accords de pêche que Madagascar a signés avec l'UE ou avec des sociétés asiatiques font songer aux traités inégaux que les empires coloniaux signaient avec leurs colonies au XIXe siècle».
"Légalement ou non, les mers sont pillées alors que la pêche pourrait être un moteur de développement pour l'Ile. Le fait que des flottes industrielles viennent pêcher sans quotas, dans un contexte de raréfaction des ressources marines, est inadmissible au XXIe siècle".
"J'appelle les bailleurs de fonds et les organisations internationales à aider au plus vite Madagascar à renforcer ses capacités de surveillance de ses côtes ainsi que ses capacités de négociation, afin de développer une exploitation durable des mers, au bénéfice de ses habitants. On ne peut décemment pas surveiller 1 million de kilomètres carrés avec une demi-douzaine de bateaux".
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