De vert et de gris

Publié le 27 juillet 2011 par Papote

Se lever tout doucement dans la maison encore endormie.
Regarder le feu qui s'est éteint dans la nuit et l'ombre blafarde à travers le volet entrouvert.
Regarder la grande table qui, dans quelques heures, sera pleine de bols, de pain fraichement grillé, de beurre, de confitures, de rillettes, de casseroles.
Entendre la toux de P'tite Louloute dans son sommeil comme un petit au-revoir à mon attention.
Voir Monsieur Père descendre pour m'embrasser avec un petit sourire et me dire d'être prudente sur la route au moment où je vais franchir la porte et le voir partir sous la pluie ouvrir le portail au bout du chemin.
Ne pas allumer la radio parce que le silence est meilleur.
Regarder défiler le ruban gris de la route mouillée de tant de jours de pluie et l'horizon noyé d'eau et de brouillard.
Traverser les étendues vertes des champs et des bois.
Etre surprise du bruit des grosses gouttes qui tombent et résonnent sur le pare-brise en passant sous les arbres qui s'égouttent.
Pas une âme qui vive.
Je suis seule sur la route dans le matin gris qui se lève.
Le monde m'appartient et je pense à cette maison tiède où tout le monde dort, où tout mon petit monde dort.
Ca me réchauffe et me fait oublier l'humidité.
Personne et je me sens le veilleur de ce monde endormi.
Juste une ou deux tâches de jaune de ci, de là, pour me rappeler qu'on est en été.
La vie, le bruit et le monde m'attendent à une centaine de kilomètres de là.


A bientôt !

La Papote