La poésie va-t-elle survivre en tant que genre ou bien sous d’autres formes ? Et si elle change de forme sera-t-elle encore la poésie ?
La mode, dans les medias dominants, est aujourd’hui de la considérer comme obsolète, autrement dit plus que morte. Les media ne dominent qu’en ignorant ce qui les conteste, et la poésie, du simple fait qu’elle existe, les conteste parce qu’elle représente la qualité quand ils n’ont souci que de quantité. Les media sont l’actualité, toute l’actualité, et la poésie se moque de ce temps-là.
De ce fait, la poésie est le foyer de résistance de la langue vivante contre la langue consommée, réduite, univoque. La poésie est cette vitalité de la langue sans avoir besoin de l’affirmer : elle l’est naturellement, en elle-même, par sa situation, car elle est sans cesse réactivée par ce qui l’anime, et qui est source, qui est originel. Le poème se distingue immédiatement par sa façon d’occuper la page. Le poème s’y tient debout, vertical.