Un seul constat peut suffire à résumer cette lamentable affaire : la France est le dernier pays d'Europe occidentale à chasser le grand tétras, ou coq de bruyère.
Alors certes, la LPO, FNE, le Comité écologique Ariégeois, Nature Midi Pyrénées, sont très en colère contre la décision de la canaille ministérielle faisant une fois de plus un beau cadeau aux viandards de l'hexagone mais encore faudrait-il qu'ils cessent de passer pour des niais : les chasseurs ne sont pas leurs amis et ne l'ont jamais été.
Depuis quatre ans, depuis cette farce faisandée que fut le Grenelle de l'environnement, les associations de protection de l'environnement font dans le burlesque en frayant avec le lobby chasse, en concertations et autres tables rondes, demandant à leurs militants de s'éreinter en assistant à des réunions infructueuses.
Comme le dit si bien Fabrice Nicolino dans son remarquable bouquin Qui a tué l'écologie ?, le rôle d'un écologiste n'est pas de siéger dans des instances vaines et de se faire rembourser les frais y afférents, surtout quand ces instances, locales, départementales ou nationales, sont noyautées et contrôlées par les ennemis du vivant.
Barrez-vous de ces comités à la noix ! Démissionnez de ces groupes de travail alibis ! Arrêtez de cautionner ces stratégies galeuses ! Envoyez chier les viandards et les préfets qui les bichonnent !
Le communiqué de l'ASPAS
Dans son marchandage pré-électoral avec le monde de la chasse, le ministère de l’Écologie vient de sacrifier les derniers grands tétras ou « coqs de bruyère» dans l’espoir de quelques voix de plus.
En effet, en 2009 la France s’était enfin engagée à protéger ses dernières populations de grands tétras, en faisant rédiger sa stratégie nationale en faveur du grand tétras par les associations spécialisées* dans la protection de cet oiseau symbole de nos forêts sauvages.
De façon bien peu habituelle, lors du Conseil National de Protection de la Nature et lors de la consultation publique, le ministère a présenté une version falsifiée du document. Lors de sa rédaction, il avait pourtant fait l’objet d’une large concertation avec les différents acteurs de ce difficile dossier et avait été validé par le Muséum National d’Histoire Naturelle et par le GEOC (Groupe d’Étude des Oiseaux et de leur Chasse).
La population pyrénéenne de grands tétras a perdu plus de 70% de ses effectifs depuis 1960 ! Tous les spécialistes de cette espèce ont tiré le signal d’alarme depuis bien longtemps. Pourtant la France reste le seul pays d’Europe occidentale où le grand tétras est encore chassé ! Et dans la version que le ministère de « l’’Écologie » vient offrir aux chasseurs cette chasse sera encore moins bien encadrée qu’elle ne l’était jusqu’à maintenant !
Les bonnes intentions affichées par le ministère de l’Écologie lors de la présentation de sa seconde « Stratégie Nationale pour la biodiversité » se sont envolées. Cela, seulement quelques semaines après son renoncement au renforcement de la population d’ours dans ces mêmes Pyrénées.
Devant cette mauvaise foi, et les très graves répercussions que cela aura pour l’avenir de cette espèce garante d’un bon état de nos forêts, l’ASPAS n’a pas d’autres choix que de saisir, une nouvelle fois, la Commission Européenne.
La France se doit de respecter ses engagements pour la préservation de notre patrimoine commun. Le grand tétras des Pyrénées est une sous-espèce qui n’est présente qu’en France, en Espagne et en Andorre. Ces deux derniers pays ayant depuis très longtemps décidé de protéger intégralement cette espèce. Mais leurs efforts sont compromis par la France qui, non seulement, fuit ses responsabilités, mais participe ainsi, en toute connaissance de cause, à l’extinction de l’espèce !
Cela pour une poignée de bulletins de vote !
La France a été condamnée, il y a quelques mois, par la Cour de Justice de l'Union Européenne, pour n’avoir pas agi pour sauver ses derniers grands hamsters. Elle encourt à nouveau une condamnation. Une de plus !