Question bien différente que celle qui est posée par Jésus lui-même …
« Il leur dit : Et vous, qui dites-vous que je suis ? » Marc 8,29
Aucune trace de tels propos dans les synoptiques… L’Evangile de Jean, ( rédigé entre 80 et 100) est déjà une réflexion théologique sur ce qui s’est passé ). Ensuite, il me semble logique qu’affirmer « être Dieu » puisse conduire à l’hôpital psychiatrique !
Chez Paul, Jésus est « l’image du Dieu invisible »( Col 1,15). Il est le Christ, le Seigneur, le fils de Dieu … Paul et les apôtres,
premiers théologiens, tentent de traduire en langage théologique la réalité de l’expérience vécue ( et qu’ils continuent de vivre …). C’est ainsi, que l’Evangile de Jean, me semble comme un
extraordinaire témoignage de la Présence de Dieu et de sa Révélation.
Répondre à cette question : « Pour vous qui suis-je » est une invitation à se construire soi-même une réponse.
Je serais, éternellement, redevable que cette réponse, puisse s’élaborer au sein d’une Tradition - riche de plusieurs siècles de débats théologiques, de prières et de témoignages – qui n’a pas craint de relever dans l’extrême humanité de Jésus, la totalité du Divin … Quel génie d’avoir ainsi fait descendre la toute puissance du dieu jupitérien, dans ce galiléen mort dans l’infamie du supplice de la croix !!!
« Au cœur de la foi chrétienne, il y a cette conviction que le Christ est le visage de Dieu. A travers lui, nous sommes en communion avec Dieu » Bernard
Sesboüé.
Et à ce propos, je lis un billet de Rémi Brague dans « le Monde des religions N° 45», qui cite un une petite tragédie de Pouchkine : Mozart et Salieri. Ce qui
amènera Salieri à tuer Mozart s’explique par cette scène où Mozart laisse massacrer un air des Noces de Figaro par un violoneux rencontré dans la rue … Alors que Mozart s’esclaffe et donne un
pourboire au mendiant, Salieri est indigné par ce qu’il considère comme un sacrilège : « Mozart, tu n’est pas digne de toi-même ! ». Puis, « Mozart, tu es un dieu, et toi-même tu ne la sais pas ;
moi, je le sais, moi. » (…)
- Savoir mieux que Dieu lui-même ce que Dieu devrait être !
La mort de Dieu, ou Dieu mis à mort … Cette fable de Pouchkine, illustre bien, à mon avis, les anathèmes contre ceux qui ne disent pas précisément la définition,
que l’on a donnée de Dieu…