Nina Simone
Sur un fond de basse, la voix grave de Nina Simone évoque les champs de coton et toute la chaleur du Sud. Loin des musiques des clubs d’Ibiza, de Saint-Trop ou d’ailleurs, c’est une atmosphère plus lourde dans laquelle le soleil se masque derrière un nuage de poussière, où l’air se sature d’une odeur de sueur mêlant douleur, résignation et espoir, où le bleu de la mer manque à des couleurs jaune-rouge qui évoquent plus les géhennes que la douceur du Sud.Et pourtant c’est une berceuse, celle du premier acte de « Porgy and Bess », elle devrait calmer les craintes et apaiser, mais cette chaleur poisseuse qu’elle évoque, colle trop à la peau, colle trop à ces évènements de l’été qui, comme elle, mêlent douleur, résignation et espoir.
La douleur ce sont ces hommes tombés dans les plaines d’Afghanistan, tombés au nom d’un idéal, d’une certaine idée que l’on peut encore se faire de la France, héros anonymes, leur tombeau comme le dit André Malraux est le cœur des vivants.
La résignation, c'est l'habitude, c’est entendre Christophe Barbier dans « C dans l’air » demander l’annexion de Monaco par la France. Provocateur, je le pense trop intelligent pour ne pas avoir à dessein jeté de l’huile sur le feu, mais là, il nous rase, le Barbier (je sais elle est un peu facile, mais après tout c’est les vacances) en remettant Raymond Aubrac au goût du jour, le même qui avait proposé à De Gaulle d’annexer la Principauté à la France.
L’espoir c’est le sauvetage de la Grèce, et au-delà celui de la zone euro, mais n’est-ce pas reculer pour mieux sauter ? Les banques européennes ont déjà une exposition de plus de 56 milliards d’euros auxquels vont se rajouter quelques centaines de milliards d’euros sur 30 ans.
Fuite en avant ? Préparation de la prochaine bombe financière ? Une chose est certaine, c’est que d’une manière ou d’une autre ce seront les contribuables et les consommateurs qui mettront la main à la poche, mais là chuttt !
La berceuse a réussi à nous endormir!