Monacool ou Monacoule Attitude?

Ces homophones, néologismes dont les suffixes se situent de part et d’autre de la Manche, ont fini par aboutir sur les rivages azuréens pour traduire des attitudes dont le rocher n’a pas l’apanage!

Le premier des deux suffixes s’il incite au calme et la décontraction, éveille également dans nos souvenirs d’« enfants de la télé », l’image du baba trop cool sondeur du « Collaro Show », qui le sourire béat aux lèvres se prenait des portes à travers la gueule en nous fixant avec les yeux de Balboa  après le 15e round, le V de la victoire en main et nous balançant le cultissime « Dur, Dur ! ».La deuxième variation de la Monacool Attitude, c’est celle des soirées Jet Set 2, tout en techno majeur, où des nouveaux riches, généreux sponsors nouvellement débarqués invitent des people éphémères à se mélanger à des stars, dont les lauriers un peu fanés ornent des tempes à l’image de leurs comptes en banque dégarnis ! Ces comètes de Halley du genre humain brillent un court instant, avant de disparaître dans l’obscurité de l’anonymat après avoir accompli la prophétie d’Andy Warhol  « In the future, everyone will be world-famous for 15 minutes. »La dernière variante c’est le « cool dude », qui, calme et décontracté, fait face et gère la situation. Au flegme tout britannique de John Steed et de Brett Sinclair, il  ajoute l’impertinence de Dany Wilde avec l’efficacité et l’humour carnassier de l’Inspecteur Harry. Flegme, efficacité et humour pour le bien général.Trois attitudes pour une solution !Le deuxième de nos suffixes nous invite à visiter les abysses. La Monacoule Attitude n’a aucune variante, elle n’est que la résultante d’une idée fausse comme celle du Titanic que ses nombreux compartiments étanches rendaient, disait-on, insubmersible. Elle invite à la somnolence que peuvent procurer le succès et le sentiment de sécurité économique. Réfutant les réalités du présent, elle pousse à se reposer sur la réussite magistrale des 50 dernières années, et à répéter tel un mantra lanscinant « de toute façon Monaco, sera toujours Monaco ».  Cette appréciation toute subjective traduit le mythe de Narcisse, qui trop amoureux de sa propre image s’y noya. Et ceux qui tiennent ce langage sont égoïstement tombés amoureux d’une image sans réaliser que ce refrain qu’ils serinent à nos oreilles risque fort de n’être que la dernière valse du Titanic.