Après les foudres gaulliennes de 1962, de nombreux apprentis politiciens français, désireux de se faire un nom à moindre coût, se sont payés le rocher monégasque, espérant avoir trouvé le coup qui leur permettrait de passer de l’ombre à la lumière, en faisant retentir dans les colonnes de la presse française, et à la une des journaux télévisés, la déclinaison nouvelle du « Carthago Delenda est !»
Caton l'Ancien
Sans avoir l’éloquence de Caton l’Ancien, remplaçant la figue de ce dernier par les jetons de casino, par le mot devenu gros, de « paradis fiscal » (on rappellera ici que sans enfer, il ne saurait y avoir de paradis), ou par l’idée de « néant » comme le suggérait très récemment Madame Eva Joly, candidate à la primaire des verts sans pour autant faire primeur.Parlant à tort et à travers, sans savoir de quoi l’on parle, l’effet recherché par ces fils de pub, étant de faire du bruit pour attirer les projecteurs médiatiques, ces ambitieux à la petite semaine se foutent comme de leur première couche-culotte de l’effet que cette démolition systématique pourrait avoir sur les entreprises d’un pays dont la population vient s’enrichir tous les jours d’environ 40 000 frontaliers.-40 000 frontaliers c’est 11,56 % des personnes inscrites à l’ANPE suivant les chiffres d’avril 2011 pour la région PACA (346 876 personnes inscrites), c’est 1, 54 % des sans-emplois au niveau national.-40 000 frontaliers, c’est presque 1 000 000 000 d’euros réinjectés dans l’économie française chaque année.-40 000, c’est le nombre d’assurés sociaux pris en charge par les caisses monégasques, qui ne viennent pas aggraver le déficit de la sécurité sociale française, soit un déficit prévisionnel de 19,6 milliards d’euros pour 2011. Mais cela, ne représente que peu de chose aux yeux d’arrivistes déjà arrivés, qui veulent arriver davantage, comme le dit si joliment Charles Dantzig . Ils vous parlent de lutter contre les délocalisations, mais menacent et tempêtent sur un pays qui est un bassin d’emploi pour toute une région française, sur un pays qui finance des logements sociaux en France, alors que certaines communes peinent pour respecter la loi SRU. Ils ne réalisent pas qu’un jour, les entreprises du Rocher, lassées par ces campagnes injustifiées et conscientes du risque d’image, délocaliseront à leur tour, abandonnant cette petite enclave en territoire français, licenciant à la pelle avec des conséquences dramatiques pour les deux pays. Pourtant le politique n’est-il pas censé prévoir et réfléchir au bien commun? Mais aujourd’hui, les yeux rivés sur les sondages, il gère son court terme; sa prochaine élection qui lui assurera son indemnité, sa petite renommée. Cynique par nature, je vous livre cette interrogation qui me taraude l’esprit et que semblent avoir oubliée ces « beaux esprits » : tous ces frontaliers ne sont-ils pas des électeurs ?