Petit pays, Monaco a connu une histoire agitée, qui l’a vu perdre, une dizaine d’années avant le traité de Francfort conclu entre la France et l'Allemagne de Bismarck, son Alsace — Lorraine, Menton et Roquebrune.
Certes, le chancelier de fer n'a rien à voir dans cette histoire, mais une partie des habitants, fatigués de verser au Prince qui les pressaient comme des citrons, une dîme sur les agrumes, demandèrent le rattachement de leur commune à la France, pratiquant ainsi une délocalisation fiscale avant que ce ne fût de mode.
Non par la mobilité des capitaux, mais par celles des frontières faisant ainsi de la France, pendant un brève moment, un paradis fiscal avant l’heure ! Ce faisant, la petite principauté qui aurait pu bénéficier de nos jours d’une ouverture sur l’Italie, se retrouva amputée des 2/3 de son territoire et enclavée dans le territoire français tandis que le Souverain de l’époque (Charles III) perdait une bonne partie de ses revenus. La famille Grimaldi gouvernait le Rocher depuis que François Grimaldi, dit «Malizia», certainement inspirée par l’Iliade, remplaça le cheval par la chasuble, s’empara de la forteresse, donnant ainsi naissance à l’une des plus anciennes dynasties d’Europe. Charles III, l'ADN aidant, fit appel à un certain François Blanc, qui créa en 1856, un casino sur le territoire monégasque alors qu’ils étaient interdits dans les pays voisins.C’est ainsi qu’en 1866, le quartier des Spélugues (où se trouvait le casino) prit le nom de Monte-Carlo en hommage au prince souverain et que quelques années plus tard, en plein essor économique, la principauté pouvant suffire à ses besoins, les impôts furent supprimés. La France suivit le chemin inverse, après la défaite de 1870 qui vit ses dépenses augmentées du fait de la guerre et de la Commune. Devant les contingences financières et les prémices du « Grand Suicide Européen» de 1914 – 1918, les nécessités de trouver de nouveaux revenus devinrent une nécessité absolue. C'est ainsi que Clemenceau, parvint à faire voter par la chambre en mars 1909, l'impôt sur le revenu. Le Sénat, lui se fera tirer l'oreille et mettra près de cinq ans pour se prononcer. Finalement il adoptera, le 3 juillet 1914, l'impôt sur le revenu auquel il s'opposait depuis 1909….On ne réécrit pas l’Histoire, mais que serait il advenu de Monaco, si les communes de Menton et de Roquebrune n’avaient pas cultivé de citrons ? La Principauté serait elle devenue ce qu’en firent Charles III et Rainier III, les artisans du Monaco du XXème siècle?