Magazine Journal intime

Le FPB : Un rêve à l’œuvre

Publié le 01 août 2011 par Khanouf

Bizerte ne se laissera pas faire. Ne badinera pas quand sonnera l’heure des choix sociétaux. Avec l’opiniâtreté qui est la leur, il y a des fortes chances que ces animateurs du Front Progressiste de Bizerte (FPB) parviendront à démentir les oiseaux de mauvaises augures qui nous chantent des lendemains talibanesques tempérés par des cryptos-RCDistes. Composé par des indépendants venant du milieu associatif, et par des partis politiques émergeant pour la plupart de la clandestinité, le FPB a réussi à mettre autour d’une table un patchwork qui frappe à première vue par sa criante incongruité. Le quarteron des doux rêveurs, duquel est partie l’idée depuis le mois de mars s’entête à trouver un fil conducteur entre le staliniste dogmatique, le social-démocrate réformateur, le maoïste agraire, l’ultra laïciste décidé, la féministe à la gâchette facile, le chantre de l’agit-prop, le gramscien organique, le guévariste en mal de maquis et l’anar très seventies. « Ok les amis, se sont-ils dit, nos divergences doctrinaires, nous nous les escamoterons pas, au contraire, elles enrichiront nos débats. Chacun apportera sa pierre à l’édifice. On respectera l’autonomie des partis, la gauche tunisienne est plurielle et elle le restera. Seulement la révolution nous lance le défi de la seule légitimité qui vaille : la légitimité démocratique, celle qui émane des urnes. » Et pour que la pluralité ne soit pas synonyme de cacophonie, on rédige une plateforme qui servira aussi de feuille de route. Après moult palabres nocturnes, on peaufine le texte, le réajuste et on décide de passer à l’action, le FPB ne seras pas un Hyde Park Corner. On s’ébroue au contact du terrain. La frange « indépendante » découvre la discipline, les « partisans » tâtent les vertus de la collégialité. Les états-majors, sceptiques au départ, donneront leur bénédiction à leurs structures régionales, convaincus finalement qu’il ne s’agissait pas d’une fanfaronnade d’une poignée d’hurluberlus. Petit à petit, la sauce semble prendre. Le FPB a gagné en visibilité. Et en notoriété. Toujours guidés par leur folie douce, ils se sont convenus que le 29/07 sera la date du premier meeting politique de la gauche unie, amputée hélas, de sa composante sociale démocrate qui a fait le choix de faire cavalier seul. Rifaât, stakhanoviste râleur, fera le tour des sièges centraux des partis pour faire venir les leaders. Il réussira sa mission, sa douceur de marteau-piqueur lui a été d’un précieux secours. Le stade Bsiri est pavoisé des banderoles des 4 partis. La consigne est stricte, martelée à longueurs de journées : Respect mutuel. On agrémente la première partie du meeting pat les « African roots », jeunes loups du reggæ local. Les gradins se garnissent par des centaines de citoyens qu’on croyait à jamais ankylosés par des décennies de kleptomanie ultra policière. Ils veulent se réapproprier un lien dialectique, civique avec la res publica. Rirha Chtioui au nom du FPB rappelle à l’assistance que Bizerte a été de tout-temps coriace face aux envahisseurs et aux oppresseurs. La cité est connue pour avoir refusée les diktats de la Pax Romana. Puis tour à tour. Chokri Belaïd, l’orateur hors pair, Ahmed Brahim, le pédagogue méthodique, Hama Hammami, la foi révolutionnaire chevillée au corps, et Abderrazek Hammami, la valeur intacte de la famille patriote dressent au public un tableau plutôt sombre de la situation qui prévaut dans le pays. Ils ont énuméré les dangers qui guettent la révolution : action défaillante de l’actuel gouvernement, curieuse survivance du régime honni. A l’unisson, ils ont appelé à la vigilance. La république sociale, laïque et progressiste est notre objectif commun. Le chemin pour y parvenir est semé d’embûches. L’ancienne nomenklatura est à l’œuvre, l’obscurantisme essaime en privatisant les lieux de culte et en faisant étalage de moyens matériels d’origine douteuse. La police politique renaît de ses cendres. La torture demeure une pratique courante dans les locaux de la police. Le gouvernement n’a aucunement l’intention d’assainir la justice, l’administration et les médias publics. Il devient impérieux, selon eux, de s’unir pour le 23 octobre sous une bannière qui s’inspire de nos idéaux. Un long travail nous attend, préviennent-ils, pour qu’enfin on réalise les objectifs de la révolution. Ce qui s’est passé au Bsiri, c’est la certitude que l’émiettement n’est pas une fatalité pour la gauche tunisienne et les forces laïcs. Les centaines qui y étaient ont la ferme intention de refuser de se faire voir voler leur révolution.

Le Front Progressiste de Bizerte

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