Selon la Direction de la santé publique de Montréal, vivre près d'une autoroute accroît le risque de maladies cardiorespiratoires, de mortalité et de naissances prématurées. À part ça, irez-vous au Salon de l'auto ce week-end?
J'aimerais vous parler du fameux projet autoroutier de la rue Notre-Dame. Après, j'irai vomir.
Le Dr Louis Drouin, de la Direction de la santé publique (DSP), n'a pas mis de gants blancs cette semaine en jugeant «inacceptable» que l'on veuille augmenter le trafic sur la rue Notre-Dame, «au moment où les maladies respiratoires et les décès attribuables à la pollution automobile sont de mieux en mieux documentés.» (La Presse)
Jean-Robert Sansfaçon, du Devoir, se demande s'il s'agit d'incohérence ou d'hypocrisie de la part des autorités politiques. C'est que, d'un côté, la DSP (un organisme gouvernemental) recommande la réduction du nombre de voitures qui circulent chaque jour à Montréal. Mais de l'autre, la Ville et le ministère des Transports vont de l'avant avec un réseau autoroutier «conçu selon des plans et des priorités à la mode au siècle dernier».
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J'habite Hochelaga-Maisonneuve. À trois minutes de marche de Notre-Dame. Comme plusieurs citoyens de mon quartier, je n'en veux pas de cette autoroute.
On dira que la nouvelle Notre-Dame accommodera les camions qui sortent du Port de Montréal. Il ne faudrait tout de même pas nous prendre pour des caves. Ce nouveau boulevard rendra surtout la vie plus facile à l'homo automobilus de la banlieue, incapable d'évoluer.
Nous ne sommes plus à l'époque du tout-au-bitume. Des routes, on en a suffisamment pour nos besoins.
En construire de plus larges, c'est aller exactement dans le sens inverse de la direction que nous devons prendre: celle d'une moins grande dépendance à l'automobile.
C'est une question d'environnement.
Et pour ceux qui s'en foutent de l'environnement, j'ajoute que c'est aussi une question d'économie. Car les milliards de dollars dépensés chaque année dans nos bolides sortent du Québec et n'encouragent en rien notre économie locale.
Et pour ceux qui se foutent et de l'environnement et de l'économie, c'est aussi, selon la DSP, une question de santé publique...
Au bout du compte, ça commence à faire pas mal de raisons...