J’ai testé « fais-toi arnaquer par ta meilleure amie » (alias La Redoute)

Publié le 03 août 2011 par Anaïs Valente

En juin dernier, je reçois un sympathique mail de mon amie (à l’époque, nous étions encore en bons termes) La Redoute, intitulé « voici votre dédommagement ma chère Anaïs », et qui m’annonce, en substance :

« Nous avons fait évoluer notre organisation logistique et changé de système informatique, ce qui a occasionné des dysfonctionnements (retards de livraison, difficultés avec le service clientèle, absence d’information sur votre suivi de commande).  Excuses blablablablabla.  Tout est maintenant opérationnel et nous sommes à nouveau en mesure de vous assurer une qualité de service de premier ordre. Afin de marquer cette nouvelle étape, nous souhaitons vous dédommager des désagréments de ces dernières semaines et vous offrir la livraison gratuite et un bon cadeau de 10 euros blablablablabla ».

Clair que La Redoute, c’est plus vraiment ça.  Rien que dans mon bureau, où nous sommes trois, deux ont été arnaquées, l’une ne parvient pas à récupérer une somme indûment perçue, l’autre se voit réclamer une somme non due.  Ça fait tout de même 66,6666666666 % de mon bureau victime d’une arnaque La Redoute.  Et bientôt 100 %, comme la suite de l’histoire le dira.

Mais à l’instant précis où je reçois ce mail, j’ignore encore tout des péripéties qui vont suivre et je me réjouis de gagner 10 eur et une livraison gratuite, même si cette promotion exclut pas mal de choses, dont les prix rouges, les prix mini et les prix promo, mais soit, y’a moyen de me trouver un chtit cadeau.

Trois heures plus tard, je change d’avis : y’a pas moyen de me trouver un chtit cadeau.  Chaque fois que j’encode mon choix, ça foire.  Première arnaque : y’a pas que les prix rouges et les prix promo qui sont exclus, y’a aussi les prix verts et, apparemment, tout ce que je choisis, sans explication valable.  Je trouve finalement, après avoir testé l’achat de dizaines de shortys, de centaines de leggings et de milliers de petites culottes, un maxi Tshirt de la collection Taillissime, mauve, qui me fera une jolie robe de nuit pour pas cher ma bonne Dame.  Mais pas moyen de valider ma commande sur internet en bénéficiant de la réduction.  Incompréhensible, vu que le mail reçu indique bien « valable sur tout le catalogue hors prix rouges prix mini et articles démarqués ».  Nous sommes le 29 juin, la promo expire le 30, je décide de téléphoner pour passer commande, ce sera plus simple.

Ah ah ah, simplicité ne rime pas avec La Redoute, puisque la charmante hôtesse, qui semble dotée du même programme que moi, obtient le même résultat.  Et qu’elle n’arrête pas de me dire que le mail offrant la réduction n’était envoyé qu’à certaines personnes et que je n’y ai droit que si je l’ai reçu.  Clair que je n’ai pas reçu ce mail, que j’ai eu connaissance de son existence par l’opération de l’esprit saint et que j’ai décidé de tenter d’escroquer La Redoute… Bon, en conclusion, elle s’en moque comme de son premier string La Redoute et me conseille, pour se débarrasser de moi, d’envoyer un fax.  Dix minutes plus tard, mon fax est envoyé, la commande est passée, mes doigts et orteils sont croisés.

Le 30 juin, date d’expiration de l’offre, je soupçonne de plus en plus la big méga arnaque de la mort qui tue la vie, alors je renvoie mon fax, ainsi qu’un mail.

Le 1er juillet, on m’envoie enfin, par mail, un mail type signalant qu’une commande par fax prend une semaine.  Soit, je patienterai.

Le 8 juillet, toujours sans nouvelles, je renvoie un mail.  La réponse qui me parvient le 12 juillet est à mourir de rire : « nous n’avons hélas pas reçu votre fax, merci de renouveler votre commande ». Mouahaha, c’est maintenant que vous pouvez rire.  Sauf que si je renouvelle ma commande, j’ai plus la réduction, vu qu’on est le 7 juillet et que ladite réduc était valable jusqu’au 30 juin, capice ?  Je renvoie donc un mail manifestant mon exaspération aussi profonde que la crise belge et contenant scan de mon fax, ainsi que les preuves d’envoi, que j’ai gardées, soupçonnant dès ma première communication avec la téléphoniste une grosse truanderie (oui, le mot est fort, mais mon dico des synonymes ne me propose que ça pour « arnaque », pas le choix, car pas envie de vous écrire arnaque à chaque phrase).

Ensuite, je fais une croix sur ma commande, que je ne recevrai probablement jamais. 

Le 25 juillet, le miracle se produit.  Un mail ayant pour titre « votre colis est disponible au point relais ».  Alléluia, allélu alléluia, alléluia alléluiiiiia (c’est maintenant que vous pouvez chanter).  Sauf que quand je lis le mail, la somme que je suis censée payer est largement supérieure à celle réellement due.  Ben voyons, c’eût été trop beau.  J’envoie donc mon trois mille six cent soixante-septième mail, indiquant que je refuse de payer plus que le prix avec la sacro sainte réduction qui m’est accordée.

Ensuite, je fais une croix sur ma commande, que je ne recevrai probablement jamais. 

Le 2 août, un nouveau miracle se produit.  Un mail m’annonce qu’il y a en effet eu un léger souci, une légère erreur, une légère bourde, et que mon colis m’est renvoyé avec le coût réellement dû.  Vous pouvez à nouveau chanter, passque là c’est mieux encore que la naissance de Jésus et de Calogero réunies, c’est le bonheur intergalactique.

Un bonheur de très courte durée, puisque le même jour, à 00h56 Greenwich mean time (soit, en pratique, le lendemain, mais quasi le même jour quoi), un dernier mail m’annonce que l’article choisi a connu un succès dans le monde entier et même plus loin et qu’il est malheureusement épuisé, drame drame drame, mais que La Redoute est persuadée que je trouverai mon bonheur dans le catalogue pour une prochaine commande.

Ben voyons.

Là, je fais une croix sur ma commande, que je ne recevrai probablement jamais. 

Le pire dans tout ça : toutes ces négociations stériles et vaines avec ma nouvelle ennemie La Redoute m’ont laissée dans le même état que mon maxi Tshirt : épuisée.