De la place pour tout le monde. C’est le sentiment en...

Publié le 03 août 2011 par Fabrice @poirpom

De la place pour tout le monde.

C’est le sentiment en déambulant dans les Pyrénées. Rando, cyclo, tar-mo. Chacun vient y prendre son kiff estival. Et la bienveillance est de mise entre tous. Les motards tombent à 30 km/h à l’approche du moindre piéton ou cycliste. Les cyclistes serrent à droite et font un signe de la main pour faciliter les dépassements difficiles. Les randonneurs sourient aux motards chargés comme des mules qui gravissent les cols à coups de reprises en sorties de virages.

Et, sur tous les visages, des bananes. Chacun est venu prendre son kiff.

Et les virages. Les putains de virages.

Matinée ludique d’Espelette à Tardets. Là, un boulanger file un tuyau pour le casse-croûte.

À Sainte Engrâce. Mais le premier patelin. La Caserne, ça s’appelle. Prenez à gauche. Face au bâtiment communal, il y a une épicerie.

Pas d’enseigne. Pas de stickers sur les vitres. Une porte ouverte qui donne directement sur un comptoir. On ne déambule pas dans cette épicerie, on demande et on est servi.

Le fromage de brebis, le mec la garde à la cave. C’est lui qui estime la quantité nécessaire pour un casse-dalle. Le saucisson, il est accroché au plafond. Et les fruits, il les choisit bien.

Vivres en poche, direction les Gorges de Kakoueta pour un déj au bord de l’eau, le cul posé dans la verdure, à taillader le brebis et le ciflard.

KAKOUETA

Entre deux mini-sandwiches de fortune, l’inspiration vient.

KAKOUETA

Et ce nom incongru devient, c’est officiel, le sobriquet du Zephyr 750. Il répond au cahier des charges - coquet et affectueux, il a des sonorités approchant celles des propositions faites par Rasbaille ou Miss Pamplemousse, il rejoint une idée de Mateo soufflée par mail.

S’inspirer de noms de bleds croisés.

Mieux que l’inspiration, le vol.

Soupir de satisfaction puis première grosse grimpette. Par ciel couvert. À 1219 mètres, la visibilité est d’une cinquantaine de mètres. Quelques centaines de mètres plus haut, elle est réduite à moins de dix mètres. Et l’un des membres de la bande de moutons qui prend le gris macadam pour de verts pâturages a pu renifler le pneu avant de très très près.

Merci à toute la bande d’avoir eu la délicatesse de libérer un passage.

Quelques virages plus loin, par mesure de sécurité, un trio de biquettes cornues escorte le 4-cylindres sur une centaine de mètres. En trottant à vingt à l’heure.

Descente à l’aveugle. Et au pas.

Le reste de l’après-midi est le fruit d’une absence totale de sens de l’orientation, défaut idéal pour découvrir un coin. Et, accessoirement, ronfler au bord d’une rivière.

À l’approche de Laruns, il y a le choix entre: un gros camping avec voies goudronnées et drapeaux multicolores à l’entrée; un terrain qui fleure bon la margarine, une grande étendue d’herbe ornée de la maison du propriétaire des lieux. À un hectare près, on dirait que le mec loue son jardin.

Troisième solution.

Une caravane, deux camping-cars et trois cyclistes. Plus un motard, donc. Repu.