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Elles sont petites. Mais elles sont pas mal. Pour les voir,...

Publié le 04 août 2011 par Fabrice @poirpom
Elles sont petites. Mais elles sont pas mal.

Pour les voir,...

Elles sont petites. Mais elles sont pas mal.

Pour les voir, cavalcade de bon matin sur deux cols: Port et Chioula. 1249 et 1431 mètres. Sur le premier, des chevaux sèment la pagaille et régulent le trafic. Sur le second, un corpulent monochrome s’approche. Peau blanche burinée, cheveux et barbe blanche. Il pointe le 4-cylindres du doigt.

Very good.

Lui, il chevauche un 650 Scarver de chez Béhème. Chargé ras la gueule.

No problem. I have good technique.

Tous les cinq six jours, il jette t-shirt, chaussettes et caleçon qu’il a portés. Progressivement, il réduit l’encombrement de ses effets personnels. Le mec se poile en racontant.

Il est parti de Dortmund, en Allemagne, une semaine plus tôt. Il a traversé son pays puis la France avant d’atterrir sur ce col. Il veut poursuivre vers l’Espagne. Peut-être en faire le tour.

I don’t know. I have plenty of time…

Poignée de main et il décolle avec sa mule chargée.

Tranquille sortie de l’Arriège, sublime d’un bout à l’autre, après un p’tit déj à Tarascon qui a la saveur d’un goûter d’enfant.

Le meilleur repas de tous, le goûter.

Douce déambulation dans l’Aude qui, en comparaison de la puissante chlorophylle pyrénéenne, installe un autre décor. Les odeurs changent, le parfum du Midi s’installe progressivement.

À Couiza, direction Rennes-Les-Bains, station thermale. Stationnement interdit dans la petite bourgade, parking à disposition à l’entrée. De jolis hôtels, de jolies voitures, de jolis gens. En pleine forme. La route qui y mène et se poursuit ensuite est la D14. Elle se faufile d’abord dans la verdure, le long du cours d’eau, avant de prendre un peu d’altitude pour laisser ceux qui l’empruntent profiter du paysage. À un moment, elle choisit de se glisser dans les caillasses.

Elles sont petites. Mais elles sont pas mal.

Rapide descriptif, fait un soir par Miss Pamplemousse, des Gorges de Galamus. Des Gorges lentement creusées par l’Agly, au fil des siècles, dans la roche calcaire de la région. Un travail de fourmi fait par de l’eau plate. Une route perchée à mi-hauteur qui s’amenuise, au fil des virages, jusqu’à être quasiment impraticable. Alors un p’tit bonhomme avec gilet de sécurité, planté devant un feu rouge posé là, interpelle les véhiculés en approche.

Le feu passe au vert dans dix minutes. Si vous fumez, c’est le bon moment pour s’en griller une.

Par respect pour les lieux et pour des raisons de sécurité, la circulation, aussi minime soit-elle, doit être régulée. Mais l’attente vaut son pesant de cacahuètes. À droite, la roche qui tombe à pic sur plusieurs dizaines de mètres. À gauche, la roche qui grimpe à pic sur plusieurs dizaines de mètres. Impossibilité de poser le moindre cul au bord de la route pour mater le paysage. À moins de faire du monocycle sur le muret qui sépare la route du vide. Parfois, une roche s’élève dudit vide au-dessus de la route et forme un arc inachevé. En ces lieux, le soleil cogne mais la roche tempère.

À mi-chemin, une étendue de terre permet de caler la bécane pour descendre à l’ermitage. Bâtisse construite il y a plus de six cents ans sur le flanc de la falaise. Contre le flanc. Il faut emprunter un chemin de terre rocailleuse et descendre des escaliers creusés dans la roche avant d’arriver sur le site. Un lieu suspendu. L’impression d’avoir appuyé sur pause.

Il y a des mecs, talentueux jusqu’aux orteils, qui ont les mots pour décrire ces endroits-là. Genre poète avec mandoline, en collants verts et culotte bouffante. Le mec roucoule et fait chialer avec ses belles joutes, qui tombent pile là où ça vrille.

Malheureusement, tout le monde n’a pas ce talent-.

Les Gorges de Galamus. Un petit cadeau de la planète Terre. Mais pas mal.


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