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Mariée et mère de deux enfants, Clémence Gbaguidi se définit elle-même comme une femme entreprenante, audacieuse et qui aime relever des défis. Après son Bac, elle a passé un Brevet de technicien supérieur, option secrétariat de direction et a suivi ensuite une formation en anglais. Quelques piges après, notamment dans une agence de la "Bank of Africa", la jeune dame décide de se lancer dans la coiffure convaincue qu’elle est du fait de posséder un don pour cette activité. Très rapidement, elle va bénéficier d'un réel crédit dans le milieu surtout auprès des animatrices des chaines de télévision privées basées à Cotonou qu’elle coiffe et maquille certes avec une dextérité évidente. Adolescente, elle avait déjà appris à tresser à coiffer ses amis et ses sœurs. C’est donc sans aucune hésitation, qu’elle a décidé de mettre un terme à son aventure dans les bureaux douillets et climatisés de la banque pour dit-elle affronter la vie.
A la question de savoir ce qui la passionne le plus entre la coiffure et la fabrication des produits cosmétiques, la promotrice de la marque "jolyderme" hésite un instant avant de faire remarquer qu’elle n’a pas de préférence compte tenu du fait que les deux activités se complètent. La coiffure et les soins capillaires nécessitent des produits cosmétiques. Et c’est d’ailleurs justement ce qui l’a motivé à faire des recherches et à commencer par s’investir dans la fabrication des produits de beauté. Aujourd’hui, la plupart des intrants qu’elle utilise pour rendre belle et présentable les femmes tout comme les hommes sont de sa propre initiative. Elle a installé sa fabrique de produits cosmétiques à Ekpè, petite localité située à une quinzaine de kilomètres de Cotonou.
Endurance, patience et perfection, voilà la devise de dame Clémence qui mène avec brio l’attelage constitué par la coiffure, l’esthétique et le management de son entreprise de fabrication de produits cosmétiques. Pour arriver à bien coiffer et maquiller les animatrices sans oublier les invités des émissions télévisuelles, à gérer convenablement son atelier de coiffure et sa fabrique, madame Gbaguidi avoue s’adonner à une planification rigoureuse de ses multiples activités. Certes elle est obligée de se déplacer beaucoup, mais elle fait tout son possible pour honorer ses engagements. La chrétienne engagée et pratiquante qu’elle est, reste convaincue qu’elle est aidée en cela par le créateur des cieux et de la terre, Dieu, qui apparemment occupe une place de choix dans son cœur. D’ailleurs, pour que son atelier de coiffure ne souffre pas de son absence, elle a recruté des coiffeuses ouvrières qu’elle a pris soin de bien recycler avant de leur confier ses clientes.
Lorsque je me décide à lui poser la question de savoir si dans l’exercice de son métier, est ce qu’il lui arrive d’être victime de pression ou d’intimidation, c’est par un long souffle qu’elle commence par répondre. Puis, elle me fait comprendre qu’effectivement, il lui arrive de subir les pressions de ses clientes surtout quand elle est en rupture de stock. L’originalité et les bienfaits de ses produits cosmétiques font que les clientes ne supportent pas les ruptures de stock. Et quand cela se produit, elles n’hésitent pas à la mettre sous pression. A part cela me dit-elle, elle sait bien se défendre surtout face aux assauts parfois belliqueux et outranciers des hommes. Ah ces hommes pour qui elle éprouve très souvent de la pitié me souligne-t-elle hors micro : "Ils pensent que les femmes qui s’adonnent à la coiffure et l’esthétique sont de mœurs léger, alors que c’est complètement faux. C’est un vieux cliché qu’ils trainent derrière eux et c’est bien dommage. Un jour, ils finiront par se rendre compte que c’est un métier noble et qui plus est se développe très bien au Bénin". Ainsi, comparativement aux autres métiers, Clémence Gbaguidi est sur que la coiffure est un métier qui prend de l’ampleur et dont le dynamisme est à saluer. Celle qui n’hésite pas à clamer qu’elle est une bonne mère pour ses deux filles organise de façon méthodique et rigoureuse sa journée de travail. C’est grâce à cette planification draconienne qu’elle arrive à bien jouer sa partition de mère et de femme au foyer.
C’est vrai qu’en l’observant, on sent en elle une femme de poigne qui sait faire montre de volonté pour aller de l’avant. Le risque, elle sait comment s’y adapter. Si vous ne savez pas prendre des initiatives, vous ne pouvez pas avancer m’avait souligné au téléphone lorsque je faisais feu de tout bois pour la convaincre de m’accorder une interview. C’est d’ailleurs la main sur le cœur qu’elle jure que rien ne fait peur dans cette vie. Ce qu’elle déteste par-dessus tout tant au niveau des hommes que des femmes se sont respectivement le mensonge, le trucage, la couardise et l’hypocrisie. Pour être son ami, mieux vaux se prévaloir d’un bon caractère. La beauté intérieure est plus importante pour elle que le physique.
Quand je lui annonçai qu’avant qu’elle ne me fasse part de ses projets, ma dernière question est de savoir le rapport qu’elle a avec l’argent et si elle aime dépenser pour son propre plaisir, celle que j’ai fini par surnommer "jolyderme" me lança un regard désapprobateur. "Pourquoi fouines-tu ainsi dans ma privée ?" me demanda-t-elle à brûle pourpoint. Puis, j’ai eu l’impression que le sourire qui s’afficha sur mon visage la rassura et dès lors sa réponse fut cinglante : "Je crois que j’aime bien me faire plaisir à des moments donnés. Il ne s’agit pas pour moi d’être égoïste au détriment de ma famille, mais j’aime bien sortir des sentiers battus. L’important comme je l’ai dis tantôt c’est de bien planifier sa vie et surtout les dépenses". Cette mise au point faite, c’est avec un visage illuminé qu’elle me parla de son ambition. Celui tout simplement d’agrandir son entreprise de fabrication de produits cosmétiques et de faire de "Jolyderme" une marque incontournable en Afrique de l’ouest en matière de soins capillaires. Un défi majeur pour lequel je n’ai pas manqué de lui souhaiter bon vent.
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