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Le Centre de formation en coiffure et en esthétique de Cotonou Cap : pour une meilleure valorisation des techniques de coiffure

Publié le 06 août 2011 par Podcastjournal @Podcast_Journal
PLAN DU SITE Recherche d'évènements à venir (indiquez un mot significatif) Au Bénin comme partout dans le monde, le shampoing et le traitement capillaire, la coupe, la mise en plis, la permanente, la décoloration et la coloration sont les principales activités de la coiffure. A cela s’ajoute les différentes tresses que les femmes africaines affectionnent particulièrement. Les qualités indispensables à l'exercice du métier de coiffeuse sont : une habileté manuelle, une aptitude physique qui autorise une station debout prolongée, un goût prononcé pour le contact avec la clientèle, une présentation irréprochable tant corporelle que vestimentaire et un sens artistique. Le goût et l'imagination sont aussi appréciés dans cette profession. De plus, il faut être curieux, ouvert à la mode, être persévérant, motivé dans son travail, consciencieux dans ses réalisations, avoir l’esprit d’initiative et ne pas avoir peur de se remettre en question.
Malheureusement pour l’heure, toutes ces exigences sont loin d’être les apanages des salons de coiffure à Cotonou. Bien qu’ayant sous leur responsabilité plusieurs apprenties-coiffeuses, rares sont les patronnes de salons de coiffure qui ce recyclent régulièrement soit pour développer leur savoir-faire ou pour se perfectionner et par ricochet assurer une bonne formation à leurs apprenantes. Aujourd’hui, c’est un euphémisme que d’affirmer qu’il se pose un cruel problème de formation des coiffeuses non seulement par rapport aux nouvelles méthodes et techniques d’exercice du métier mais aussi face au déferlement des produits cosmétiques, sources potentielles d’énormes risques tant pour les praticiennes que pour la clientèle.
C’est donc fort de ce constat et après une série de réflexions avec les groupements ou associations de coiffeuses et de coiffeurs des villes de Cotonou et de Porto Novo sur l’amélioration des conditions d’exercice de leur profession que le Mouvement ouvrier pour le développement économique et social du Bénin (Modes-Bénin) a mis sur pied un programme 2010-2011 d’appui et de professionnalisation du secteur, appuyé par Solidarité Mondiale (WSM) une ONG du Mouvement ouvrier chrétien de Belgique créé en 1979 et le Fonds paritaire de sécurité d’Existence via la Centrale Bâtiment-Industrie et Energie (toujours de Belgique). Trois priorités ont été ciblées : création d’un centre de formation professionnelle pour offrir des compétences nécessaires à des personnes désireuses d’apprendre la coiffure et l’esthétique ; l’amélioration de l’environnement et du contexte juridique de travail des coiffeurs et coiffeuses pour promouvoir et rendre le travail décent et rémunérateur et la protection sociale avec un accent particulier sur l’hygiène, santé et sécurité dans les salons, l’accès aux soins de santé et à la sécurité sociale.
Actuellement, le Centre de formation situé dans le quartier "Kpondéhou" de la ville de Cotonou et dont la construction a nécessité 46.199.452 F CFA (de 68% du coût proviennent des partenaires financiers soit 31.699.452 F CFA) est opérationnel depuis décembre 2010. Il accueille les enfants démunis ou déscolarisés désireux d’apprendre le métier de la coiffure ou de l’esthétique. Il est composé d’un grand atelier de formation en coiffure et esthétique équipé en matériels modernes, d’une salle de formation et d’alphabétisation d’environ 30 places meublée et équipée. On y trouve également un bureau de coordination et de gestion des activités du centre, le bureau du responsable du Centre et des toilettes.
Dans un premier temps, le Centre a démarré ses activités avec une équipe de six formateurs expérimentés qui ont préparé sa mise en route à savoir la conception des programmes, l’élaboration des manuels de formation théorique et pratique. Depuis le début de cette année, il dispose de deux formateurs permanents et d’une vingtaine d’apprentis en formation pour trois ans.
Convaincues que leur profession n’est pas un métier de la rue comme certains le considèrent du fait que bon nombre de personnes s’y lancent sans formation, plusieurs coiffeuses estiment que la coiffure est un métier qui rapporte beaucoup socialement et financièrement. Il nourrit celui qui l’exerce même si les salons de coiffure sont dans tous les coins de rues au Bénin et se multiplient chaque jour. Elles sont persuadées aussi que le nombre de personnes qui dépendent de cette profession est très important. Aujourd’hui, les spécialités de services se diversifient sans cesse, comme la tresse, le coiffage de différents styles, la manucure-pédicure et autres services d’esthétique…
Cependant, nonobstant ce foisonnement favorisé par la facilité d’accès au métier, le chômage et la pauvreté, l’environnement du secteur n’est pas si favorable : la saturation dans le secteur, le caractère informel de la profession, l’absence de réglementation, l’enrichissement de l’Etat en ressources fiscales sans contrepartie pour la profession et pour les acteurs, la taxation des revenus laissée à l’appréciation du collecteur d’impôts, l’absence de contrôle de la qualité, de l’hygiène, des produits et du matériel utilisés, l’absence de normes standardisées de formation et de règles pour exercer le métier sont autant d’obstacles à son développement.
Aussi, tant pour le Modes que pour les professionnels de la coiffure, personne ne peut rester indifférent face à une telle situation dans un secteur potentiellement porteur. "Il est important d’avoir une assurance, de bonnes conditions de travail et d’avoir une retraite comme les autres travailleurs" souligne d’ailleurs Pascal Todjinou un des responsables du Mouvement. Le célèbre syndicaliste béninois, connu pour son franc-parler espère que les coiffeuses des deux plus grandes villes du pays vont s’approprier ce cadre d’apprentissage et de remise à niveau qui a tété érigé pour leur permettre de mieux s’épanouir dans leur métier. Bien évidemment, cela passe par une gestion rigoureuse, anticipative, prospective et une bonne politique de communication dont doivent se prévaloir les administrateurs du Centre. Pourvu qu’il en soit ainsi.

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