Paul Auster | Aube fragile

Publié le 04 août 2011 par Angèle Paoli
« Poésie d’un jour »


Image, G.AdC

[FRAIL DAWN]

XV

Frail dawn : the boundary
of your darkened lamp: air
without word: a rose-round, folding
corolla of ash. From the smallest
of your suns, you clench
the scald: husk
of relented light : the true seed
in your fallow palm, deepening
into dumbness. Beyond this hour, the eye
will teach you. The eye will learn
to long.

Paul Auster, Unearth (1970-1972), XV, in Disappearances, Selected Poems, The Overlook Press, Woodstock, New York, 1988, page 33.


[AUBE FRAGILE]

XV

Aube fragile : la limite
de ta lampe assombrie : air
sans mot : une corolle de cendre enveloppante,
auréolée de rose. Du plus petit
de tes soleils, tu serres
la brûlure : cosse
de lumière vacillante : la vraie semence
dans ta paume en jachère, prenant racine
dans ton mutisme. Au-delà de cette terre, l’œil
te guidera. L’œil apprendra
l’attente.

Paul Auster, Nonterre (1970-1972), XV, in Disparitions, Éditions Unes | Actes Sud, 1994, page 35. Traduit de l’américain par Danièle Robert. Préface de Jacques Dupin.



■ Paul Auster
sur Terres de femmes

→ 3 février 1947 | Naissance de Paul Auster (+ un extrait de L’Invention de la solitude



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