[VOILÀ QUE TU ES DEVENU POREUX]
Voilà
que tu es devenu poreux
ta vie
ton corps
bien près d’éclore
un demi-siècle
que tu es cette chose vivante
à son tour
sur la terre
et ne sait toujours pas quoi
t’emplit
te contient
dont tu parais soudain voûté
craintif
un ton plus bas
et cependant tu sens montant la simple côte
en faisant rouler la pierre
que quelque chose est là
pour toi
impossible à dilapider
Car
on t’attend quelque part
dans l’enfoui
comme autrefois
tu te souviens
de cette vie profonde sous la pile des linges
que tout était par devant
bien plié le journal sur la table
puis la table dans le jardin
avec du ciel
mais dans un fouillis débonnaire
d’odeurs et de regards
et de sœurs probes qui caressent
aujourd’hui tous ces vivants
jamais rejoints
sont-ils toujours de ta famille
pris ici dans les mots
n’ayant que ce lieu
pour rester
Georges Guillain, « Que ce lieu pour rester » (extrait), in Avec la terre, au bout, Atelier La Feugraie, 2011, pp. 89-90.
GEORGES GUILLAIN
■ Georges Guillain
sur Terres de femmes ▼
→ six août | Georges Guillain, Compris dans le paysage
→ Que ce lieu pour rester (autre extrait)
→ Camille Loivier, Il est nuit (lecture de Georges Guillain)
■ Voir aussi ▼
→ (sur Poezibao) Avec la terre, au bout, de Georges Guillain (par Bruno Fern)
→ (sur le site des Découvreurs de Poésie) une fiche bio-bibliographique
→ (sur le site du Printemps des Poètes) une fiche de la Poéthèque
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