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Je suis désolé

Publié le 04 août 2011 par Jeff @DagenaisJF
Je n'ai pas de mot pour exprimer le fond de ma pensée. Le fond de ma détresse. Je ne sais pas pourquoi je me sens aussi mal. La solitude me pèse pourtant et que si j'en suis rendu là, je dois alors pleinement l'accepter et mériter ma peine. Depuis ma dernière dispute avec mon fils ainé, je me sens terriblement seul.
J'ai fait du mal à mes enfants en leur transmettant des handicaps intellectuels. Elles ne peuvent venir que de moi et j'assume en totalité ma faute de père. Oui, je suis désolé. Avoir su, rien de tout cela ne serait arrivé. Avoir su, je n'aurais jamais connu leur mère et je ne me serais jamais marié. Avoir su, je n'aurais pas eu à divorcer. Avoir su, je n'aurais connu personne d'autre suite à cet échec matrimonial. 
Avoir su, l'enfant que j'ai adopté (et qui est mien) ne m'en voudrait pas autant aujourd'hui. Il ne déferlerait pas sa rancoeur et sa rage sur moi. C'est moi qui n'a pas su l'aimer. C'est moi qui n'a pas su l'accepter comme un vrai bon père. Je m'en veut terriblement. 
Avoir su, j'aurais tout fait pour éviter que ma femme ne veuille s'enlever la vie. Et dans Son pardon, Il a voulu redonner goût à la vie à la mère de mes enfants. Et pourtant, cette envie de s'enfuir ne m'a jamais traversé l'esprit. Aujourd'hui, je ne suis plus rien. Pour elle comme pour eux. Mais je le mérite, je suppose. C'est mon destin.
Oui, il est difficile de dire « je suis désolé ». Il est probablement déjà trop tard. Beaucoup trop tard pour se rattraper, pour bien faire. Trop tard pour revenir en arrière et de reconstruire ce que j'ai défais. Trop tard pour dire « Je t'aime » à ceux que j'aime, parce que l'éducation reçue ne m'avait jamais été enseigné.
Avoir su, je garderais tout pour moi plutôt que de me confier publiquement ici, sur ce blogue tout en sachant que cela ne changera rien. Que tout sera lu et oublié le lendemain. Avoir su, j'aurais accepté ce coup de fil du recruteur des Forces Armées et je serais infirmier ou ambulancier. Je serais apprécié par mes collègues et la vie serait belle.
Autrement plus belle que maintenant. Mais la vie de rêve n'existe pas. Il faut la construire, la façonner de ses propres mains pour qu'elle se réalise. Mais moi, je n'ai jamais la force de le faire. Je me suis toujours découragé. Je comprends maintenant pourquoi on ne veut pas de moi. Avec une attitude pareille, qui voudrait d'un type comme moi, même comme ami ? 
Pardonnez-moi cette attitude défaitiste et négative. Depuis cette terrible chute dans la vraie vie, la vraie réalité, je n'avais pas encore réalisé les bêtises, les gaffes, les blessures que j'ai pu causer. Que ce soit à mes proches, mes amis, à des blogueurs, allez savoir. Je sais que j'ai commis des fautes qui sont impardonnables (à mes yeux du moins) et je me demande si j'arriverai un jour à leur dire je suis désolé...

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